La tomate industrielle

Tomates

Plante et importance de la culture

La culture de tomate, (Lycopersicon esculentum), appartient à la famille botanique des solanacées et est originaire de l'Amérique du Sud. C'est une plante annuelle dont la partie consommée est le fruit mûr. Les fleurs sont parfaites. Le légume présente une bonne valeur nutritive; il est riche en P, vitamine A et C. La tomate a une influence propice sur le fonctionnement des reins et de l'appareil digestif. Au Maroc, les principales régions de production de la tomate industrielle sont le Gharb et le Loukkos.

Préférences pédo-climatiques

La tomate est une plante de saison chaude. Le zéro de germination est de 12°C. L'optimum de la croissance des racines est de 15-18°C. En phase de grossissement des fruits, l'optimum de la température ambiante est de 25°C le jour et de 15°C la nuit. Les préférences en types de sol sont très larges. Le sol doit être bien aéré et drainant. L'asphyxie racinaire, même temporaire est préjudiciable à la culture. La teneur en matière organique du sol doit être assez élevée (2-3%) pour obtenir de bons rendements. Le pH optimal du sol est de 5,5-6,8 mais la culture tolère une large gamme de pH du sol (de 7 à 8,5). La culture tolère la salinité (EC de l'ordre de 3 à 3,5 mmohs/cm) et le bore. Elle répond bien à un apport de Calcium (amélioration de la qualité du fruit et correction de l'anomalie de pourriture apicale), Zinc (correction de l'anomalie de nanisme de la plante) en cas de carence en cet élément.

Variétés, semis et plantation

Les principales variétés utilisées au Maroc sont Boss et Red Summer (hybrides) et Osso Grande (fixe). Les variétés sont en perpétuelle évolution; il est recommandé de suivre cette évolution sur le marché afin de bénéficier des nouveautés des obtenteurs. La propagation est sexuée, par graine. Le semis se fait en pépinière, en général. Le nombre de graines par gramme de semence est de 250-350. La pépinière doit être abritée (tunnel delta 9 ou Socodam; serre canarienne). Il est conseillé d'utiliser les plateaux alvéolés (35 cm x 60 cm) pour confectionner le semis (7 x 11 = 77 mottes/plateau et 300 plateaux/ha, on utilise aussi des plateaux à 425 trous: 40 cm x 80 cm). Le sol est d'abord couvert par un paillage plastique, en préférence noir ou vert afin d'éviter les mauvaises herbes et la contamination des racines des plantules par le sol. Après remplissage des alvéoles par de la tourbe, le semis est effectué avec précision à raison d'une graine par alvéole; il est recommandé de couvrir les plateaux, initialement disposés en bandes jumelées, avec un film plastique transparent fin (20 microns). Ce plastique sera enlevé après la germination des semences. Durant la période de germination-levée, les soins donnés aux plantes sont les suivants: arrosages à l'eau claire, pulvérisation d'engrais foliaires et traitements contre les ennemis de la culture (fongicide et insecticide). Une surveillance particulière des rongeurs (souris et rats) doit être effectuée depuis le semis à la levée; la dose de semis doit être majorée en cas de présence des rongeurs. Pour la plantation, dès l'installation de la pépinière, il faut commencer à préparer le terrain pour recevoir les plantules. Le terrain doit être labouré et nivelé. La période de plantation est allongée de mi Mars à mi Juin. La densité de plantation est de 30 à 33000 plants/ha. L'arrangement des plantes sur le terrain est de 1,2 m x 0,25 m en lignes simples et en irrigation gravitaire; il est de 2,4 m x 0,25 m en lignes jumelées en irrigation localisée.

Irrigation, soins culturaux et lutte phytosanitaire

L'irrigation doit être continue durant le cycle cultural. Il faut éviter les à-coups d'apports d'eau afin de sauvegarder la vigueur des plantes et la qualité des fruits formés (lutte contre la pourriture apicale). Les besoins en eau de la culture peuvent être couverts par des apports de 25% des besoins globaux durant la phase végétative, 50% durant le pic des cueillettes et 25% à la dernière phase des cueillettes. Le sol doit être toujours porté à sa capacité au champ. Une erreur dans la conduite de l'irrigation provoque l'éclatement des fruits et leur exposition à la nécrose apicale. Avec un équipement supplémentaire (pompe doseuse et bacs), il est facile d'introduire la fertigation dans l'exploitation. Les apports d'eau et des éléments minéraux seront assurés avec une cadence permettant à la culture de se développer convenablement; les pertes de fertilisant par lessivage seront également portées à leur minima. Les soins donnés à la culture sont le remplacement des manquants après plantation, le désherbage, le buttage et le binage. Il faut surveiller les pucerons, l'héliothis, les acariens en temps chaud et les maladies cryptogamiques. Les traitements phytosanitaires doivent être appliqués d'une manière préventive afin d'éviter l'attaque de tout agent pathogène. Il faut, cependant éviter l'excès afin de sauvegarder l'environnement et d'économiser les charges. Les produits phytosanitaires doivent être choisis de différentes matières actives afin d'éviter le phénomène d'accoutumance aux ennemis de culture.

Fertilisation

Les doses de l'apport de fond doivent être déterminées en fonction de la richesse du sol (connue par analyses chimiques); généralement on n'apporte rien; toute la fumure est fournie en couverture. Certaines conditions obligent les agriculteurs à effectuer un apport de fond; c'est en cas de pluie prolongée rendant le terrain impénétrable sur une longue période après plantation (près d'un mois). Le démarrage de la croissance de la plante est meilleur lorsqu'elle trouve des matières nutritives dans la rhizosphère. Dans la région de Belksiri, les agriculteurs apportent 300 kg/ha du (18-46-0) ou 3 à 4 q/ha de l'ASP (19-38-0); le sol étant très riche en potasse. Au cours de la culture, la fumure de couverture est constituée de 120 à 150 kg/ha de P2O5 sous forme de MAP en cas de fertigation ou d'ASP ou du (18-46-0) en cas du gravitaire. Cette dose est fournie pendant le premier mois de la culture avec de faibles doses de N (50 à 60 kg/ha sous forme d'ammonitrate). A partir du stade 30 JAP, 3 à 5 q/ha d'ammonitrate doivent être fournis selon la richesse du sol en matière organique. De même, des pulvérisations d'engrais foliaires doivent être appliquées régulièrement tous les mois ou en cas de nécessité (Calcium contre la nécrose apicale en phase de grossissement des fruits). Lorsque la fertigation est utilisée, les mêmes doses peuvent être apportées en les divisant par un certain nombre de jours afin de les adapter aux apports quotidiens.

Récolte, manipulation du produit et conditions d'une bonne conservation

La récolte peut faire l'objet de 3 à 4 cueillettes échelonnées sur 1 à 2 mois. Les fruits cueillis doivent être manipulés avec soin afin d'éviter leur blessure. Le rendement varie de 40 à 120 T/ha, selon la qualité de l'entretien consacré à la culture et selon les conditions climatiques (le chergui hâte la maturation, la groupe et réduit fortement la fermeté des fruits, ce qui diminue énormément les chances de la réussite de la récolte; lorsque le chergui est fort et prolongé, aucun fruit ne peut être cueilli; le rendement est alors nul, malgré la charge de la plante en fruits). Au moment de la récolte, le transport à l'usine pose souvent problème. En effet, le camion doit être disponible afin d'éviter des pertes éventuelles suite au caractère périssable des fruits de la tomate. Presque tous les agriculteurs produisent en même temps, ce qui augmente la chance de rencontrer des problèmes de transport.

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Source : www.vulgarisation.net - www.legume-fruit-maroc.com