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L’agriculture marocaine peut-elle se passer d’informatique ?

(25/06/2015)

L’agriculture marocaine peut-elle se passer d’informatique ?

La réponse par la négation est unanime aussi bien par les responsables gouvernementaux que par les acteurs de la profession à tous les niveaux. La nécessité de recourir à l’informatique agricole, en tant qu’outil d’aide à la décision, est reconnue par tous aussi bien à court terme pour les producteurs les plus avancés qu’à plus long terme pour les autres. Si pour certains, le principal frein est le montant des investissements qu’il faut mobiliser, personne ne remet en question la pertinence de tels placements pour le développement des exploitations agricoles, leur mise à niveau et leur bonne gouvernance.

Les agriculteurs, en tant que chefs d’entreprises, en sont convaincus et les nombreux opérateurs qui se sont déjà lancés dans cette voie (sans attendre que les responsables se penchent sur cette problématique) expriment leur pleine satisfaction du pas qu’ils ont franchi. Les autres sont soit attirés par les avantages qu’ils voient chez les voisins et sont prêts à franchir le pas, soit ignorent tout de cette avancée et doivent être informés. « L’informatique est aujourd’hui incontournable et occupe une place prépondérante dans les démarches pour la gestion d’une entreprise. De même que sans informatique on ne peut obtenir la certification Global Gap », explique un opérateur.

Au Maroc, si les grands groupes et producteurs ont été les premiers à s’équiper de logiciels informatiques pour optimiser leur gestion, les petits et moyens sont actuellement de plus en plus conscients de l’intérêt que peuvent jouer les nouvelles technologies de l’information dans la réussite de leur métier.

A quoi sert l’informatique en agriculture ?

L’objectif de l’informatique agricole est de :

- faire remonter les informations du terrain (gestion parcellaire) en même temps en saisissant le coût de chaque opération. Ainsi, on peut avoir le coût de production et identifier les bonnes pratiques et les mauvaises qu’il faudra corriger.

- en centralisant l’information, c’est un formidable outil d’aide à la décision.

- elle permet le lancer des alertes (LMR…), d’organiser la paie et la gestion des ouvrier (limiter les pertes de temps), établir une cartographie de la plantation, aider à la replantation, …

- remplacer toutes les opérations enregistrées sur papier, économisant du temps et évitant des dépenses devenues inutiles.

A noter qu’il faut distinguer deux genres d’informatique : les Automatismes NTIC et l’informatique de gestion. Cette dernière aide à organiser l’information technique et économique, à assurer un suivi quotidien des coûts. C’est un outil d’aide à la décision. Ainsi, grâce aux logiciels de gestion l’agriculteur est capable de faire un suivi quotidien et opérationnel de son activité sur les plans technique et économique :

- Technique : l’informatique permet de dématérialiser la traçabilité en éliminant le support papier et de rendre l’accès à l’information plus simple et plus rapide

- Economique : ces outils permettent de gérer tous les postes de charge au niveau de la ferme, à savoir : la main d’œuvre, les stocks d’intrants, les investissements et amortissements, l’énergie, …

En effet, ces logiciels permettent de réaliser des traitements des données en temps réel afin de produire des rapports d’activité qui peuvent mieux guider l’utilisateur dans ses prises de décision, de croiser des informations techniques et économiques pour produire des états pluridimensionnels avec une grande rapidité

Ainsi, le recours à l’informatique permet un gain de temps par rapport à la méthode manuelle. Il donne aussi la possibilité de transférer l’information en continu sur différents supports (PC, tablette, smartphone …). A titre de comparaison, la préparation d’un bilan de fin de campagne nécessite par la méthode conventionnelle une dizaine de jours pour établir les états pertinents de l’activité pendant la campagne, alors qu’avec les logiciels de gestion les résultats sont instantanés. L’informatique permet aussi de centraliser l’information de plusieurs fermes et établir des rapports comparatifs.

En plus, et avec le développement de la couverture internet, l’utilisateur peut obtenir l’information là où il est grâce à sa centralisation (technologies de la communication) et avoir un tableau de bord disponible tout le temps.

Source : Agriculture du Maghreb