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Filière Sucrière: de multiples défis à relever

(01/10/2010)

Savez vous que chaque Marocain consomme en moyenne 35 kg de sucre par an. Au total, ce sont 1,16 million de tonnes de sucre qui sont consommées chaque année.
Il s’agit donc d’un marché colossal qui positionne le Maroc comme le 5e plus grand consommateur de sucre au niveau mondial. Ces besoins énormes révèlent aussi une grande dépendance vis-à-vis de l’étranger, car le Maroc est également le 4e plus grand importateur mondial de sucre.
La production locale ne permet de couvrir que 45% des besoins de la population. Le Maroc est l’un des rares producteurs à la fois de sucre de canne et betterave. La production se fait dans cinq périmètres irrigués: Gharb, Doukkala, Loukkos, Tadla et Moulouya. Les betteraves occupent une superficie de 60.000 ha et la cannes près de 20.000 ha. Le secteur emploie 85.000 familles d’agriculteurs et crée 9 millions de journées de travail saisonnier par an. L’industrie sucrière marocaine est dominée par le groupe Cosumar, qui compte 8 unités qui produisent du sucre à partir des plantes sucrières ou du raffinent du sucre brut importé.

Perspectives d’avenir

Dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV), un contrat-programme a été signé en 2008 dont l’objectif est de produire 675.000 t et de porter à 55% la production destinée à la consommation nationale à l’horizon 2013. On le voit bien, les défis de l’industrie sucrière sont grands et le secteur doit se restructurer en profondeur. En effet, le secteur connaît un manque de productivité considérable et des coûts de production importants.
Des études sont donc actuellement menées pour analyser les solutions permettant d’améliorer le rendement de la filière. Les résultats montrent qu’il est possible de faire jusqu’à 40% d’économie d’eau et que les apports d’azote peuvent être réduits de 30%. La lutte contre les maladies impose le recours à un matériel génétique adapté (nouvelles variétés monogermes). Enfin, il s’agit de généraliser la mécanisation du secteur, pour lutter contre le manque de main d’oeuvre.
Rappelons que le Plan Vert adopte l’agrégation comme levier visant à renforcer la création de la valeur ajoutée. Le cas de la filière sucrière constitue un modèle d’agrégation réussi, notamment en matière d’encadrement technique, de préfinancement et de parrainage des producteurs.
A noter que l’Etat et la profession projettent la mise en place d’un centre de recherche et de développement des cultures sucrières qui aura pour mission de conduire des programmes de recherche et de transfert de technologiques établis sur la base des problèmes techniques réels de la filière.

Source : Agriculture du Maghreb