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Filière des fruits rouges au Maroc : Un potentiel en évolution continue

(06/07/2017)

La filière des fruits rouges (fraise, framboise et myrtille), joue au Maroc un rôle socio-économique non négligeable. Sur le plan social, ce secteur procure un total de 4,5 millions de journées de travail, soit l'équivalent de près de 18.000 emplois permanents. Sur le plan économique, les exportations des fruits rouges en frais et surgelées/congelés représentent une source de devises pour le pays avec une moyenne d'environ un milliard de dirhams par an.

La filière des fruits rouges est relativement récente au Maroc et a débuté par la culture de fraisier. En effet, et jusqu'à la fin des années 80, les superficies couvertes par cette culture ne dépassaient pas 30 Ha conduites en plein champ et localisées essentiellement dans la zone de Larache.

Par la suite, cette culture a connu un développement important, notamment à partir de la campagne 1992/93, suite à la maîtrise et à la généralisation de la conduite sous serre, à l'extension de la culture dans d'autres zones de production et au développement du partenariat avec les investisseurs étrangers, essentiellement espagnols, qui ont pressenti la vocation du Maroc pour la production de fraises au niveau des régions du Loukkos et du Gharb.

La superficie sous serre occupée par le fraisier, qui ne dépassait guère les 10 ha à la veille des années 90, est passée à 290 ha en 1992/93 pour se situer à près de 870 ha en 1997/98. Une accélération du rythme d'accroissement des superficies a été enregistrée au cours des campagnes 2003/04 et 2004/05. Au cours de la campagne 2015/2016, cette superficie a atteint environ 3.660 Ha dont 82% sont localisées au niveau de la région de Tanger- Tétouan- Alhoceima (Loukkos).

Quant à la production des fraises, elle est passée de 200 T en 1987/1988 à plus de 35.000 T en 1997/1998 pour atteindre au cours de la campagne 2015/2016, 150.000 T, dont presque la moitié est destinée à l'exportation à l'état frais ou surgelé.

Pour les autres espèces de fruits rouges à savoir la framboise et la myrtille, leur développement au Maroc a commencé au début des années 2000 au niveau des régions du Gharb et Loukkos, et tout récemment, au niveau de la région de Souss-Massa.

Au cours de la campagne 2015/2016, la superficie globale de la framboise s'est élevée à 1.000 Ha et a engendré une production d'environ 10.200 T dont l'essentiel est exporté. Quant à la culture des myrtilles, elle a occupé une superficie de 875 Ha et a généré une production de près de 8.000 T.

En ce qui concerne les exportations, qui étaient très limitées au début des années 90 (266 T en 1990), ont connu une expansion importante, notamment à partir de 1994 pour atteindre une moyenne de 82.100 T au cours des 5 dernières campagnes. Ce développement a été favorisé par l'avantage comparatif dont dispose le Maroc pour ces cultures, fortement utilisatrices de main d'oeuvre, et la vocation culturale du pays caractérisée par des conditions pédoclimatiques favorables, notamment dans les régions du Gharb et du Loukkos et de Souss Massa. 

Il est à signaler que la commercialisation à l'export est assurée par les unités de conditionnement et ou de surgélation. Les exportations de fruit à l'état frais, qui constituaient au départ l'essentiel des exportations du Maroc en fraises ont été renforcées à partir de 1993 par les produits à l'état surgelé marquant ainsi la complémentarité entre ces deux activités et la volonté des opérateurs marocains de rechercher une meilleure valorisation de leurs produits.

En effet, les exportations globales réalisées au cours de la campagne 2015/2016 ont atteint plus de 93.000 T sont constituées de 60 % de fruits rouges surgelés.

La destination principale des exportations marocaines en fruits rouges reste l'Union Européenne avec 95% du volume exporté. L'Espagne représente 35% de ces exportations, suivi de la France (33%) et du Royaume-Uni (20%).

Perspectives de développement

Le contrat programme primeurs, conclu en 2009 entre l'Etat et les Associations professionnelles concernées, a accordé un intérêt particulier au secteur de la fraise.

Les objectifs visés à travers la mise en oeuvre de ce contrat programme vise, à l'horizon 2020, d'atteindre pour les fruits rouges dont la fraise constitue une part importante une superficie de 8.200 Ha et une production 360.000 T par an dont 80.000 T destinées à  l'exportation.

Pour inciter les opérateurs à investir dans ce secteur important, l'Etat s'est engagé dans le cadre du contrat programme précité à mettre en place un certain nombre d'aides spécifiques dont les plus importantes sont :

  • Création d'abris serres : 10 % du cout d'investissement avec des plafonds fixés pour chaque type de serre.
  • Création d'unités de valorisation de la production : 10 % du cout d'investissement avec des plafonds fixés pour chaque type d'unité.
  • Diversification des exportations : 500 Dh/T pour la totalité des quantités de fraise exportées hors UE.

En plus de ces aides spécifiques, le secteur bénéficie à l'instar des autres secteurs agricoles d'aides pour l'économie d'eau, l'acquisition de matériel agricole et la création de projets d'agrégation.

Source : Crédit Agricole du Maroc