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Fraise espagnole Les producteurs se défendent

(04/10/2010)

Dans le sud de l’Espagne, la fraise est cultivée de manière intensive depuis les années 1980. A perte de vue, des champs interminables et des centaines de kilomètres de billons recouverts de paillage plastique noir. La province de Huelva produit en moyenne 270.000 tonnes (50% de la production totale agricole de la province), soit la quasitotalité de la fraise espagnole sur une surface moyenne de 6500 hectares. Près de 80% des fraises produites sont destinées à l’exportation. Ces dernières années, plusieurs reportages (papier et télé), ont sérieusement nui à la réputation de la fraise de Huelva (atteinte à l’environnement, résidus de pesticides, conditions sociales des ouvriers…). Touchés de plein fouet par ces accusations, les fraisiculteurs espagnoles, qui exportent plus de 25% de leurs volumes vers la France, avaient dernièrement convoqué l’ensemble des médias, professionnels et grand public, à une conférence de presse à Paris. Objectif : lutter contre certaines ‘’contre-vérités’’ et rassurer les consommateurs français. Soutenus par le président du syndicat national français des importateurs de fruits et légumes, les représentants d’Interfresa (l’interprofession espagnole) ont principalement insisté sur les problématiques du respect de l’environnement, de la sécurité sanitaire et des conditions de travail des ouvriers saisonniers. Selon les chiffres avancés par les représentants d’Interfresa, un peu plus de 70% des fraises de Huelva sont cultivées selon le système de production intégrée, plus respectueuse de l’environnement. Globalement, les producteurs espagnols ont insisté sur leur volonté de réduire l’usage des pesticides et de gérer rigoureusement l’exploitation des ressources naturelles (eau, sol,...). En croisant les résultats des analyses effectuées aussi bien par des laboratoires publics que privés, les producteurs espagnols affirment que plus de 97% des fraises qu’ils commercialisent présentent des taux de résidus de pesticides inférieurs aux normes européennes (LMR). Le marché Saint-Charles à Perpignan, par lequel transite la majorité des fraises espagnoles, pratiquerait 2.000 analyses par an, dont un tiers concernent la fraise. En 2009, il y aurait eu seulement quatre cas de non-conformité. La cueillette de la fraise reste totalement manuelle et la main-d’oeuvre est donc un élément majeur du coût de production de ce fruit fragile, et une préoccupation permanente des producteurs. Elle vient principalement du Maroc, de pays subsahariens, d’Amérique latine et d’Europe centrale et de l’Est, surtout de Pologne et de Roumanie. Ce sont ainsi près de 80.000 employés qui sont embauchés chaque saison, pour récolter les fraises à Huelva. Cette année, crise et chômage obligent, il y a eu une part très importante d’espagnols.

Source : Agriculture du Maghreb