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Production prévisionnelle de la campagne agricole 2021/2022

(16/05/2022)

La campagne 2021/22 a connu une baisse de 42% des précipitations comparée à la moyenne de ces trente dernières années et de 35% par rapport à l'année précédente à la même date, et s'est également caractérisée par une mauvaise répartition temporelle et territoriale. Près de 55% des précipitations cumulées ont eu lieu en mars et avril et moins d'un tiers des précipitations ont eu lieu en novembre et décembre. Cela a provoqué un stress sur le couvert végétal et a retardé la croissance des cultures d'automne, notamment des céréales. Cette période correspondait au début du tallage des céréales, un stade de développement crucial pour le rendement des cultures. De ce fait, ce stress a entrainé une baisse sensible des rendements, variable selon les régions, allant jusqu'à la perte de terres dans certaines zones. Dans les zones plus favorables du nord du pays, les céréales ont bien récupéré au printemps après les pluies de mars et avril, ce qui a permis un rattrapage de la productivité.
De ce fait, la production prévisionnelle des principales céréales (blé tendre, blé dur et orge) pour la campagne 2021/2022 est évaluée à 32 millions de quintaux, soit une baisse de 69% par rapport à la campagne précédente qui avait connu une production record. Cette production est le résultat d'une superficie céréalière emblavée pour cette campagne de 3,6 millions d'hectares des trois espèces céréalières. Plus de 60% de la production provient des zones favorables des régions de Fès-Meknès et de Rabat-Salé-Kenitra. Les céréales des périmètres irrigués n'ont contribué qu'à hauteur de 20% environ à la production globale, à cause, d'une part, de la superficie irriguée limitée pour les céréales et, d'autre part, des restrictions d'irrigation dans les grands périmètres hydrauliques.

Hormis les céréales, les autres cultures présentent une bonne situation. Effectivement, dans l'ensemble, les pluies tombées depuis le début du mois de mars auront permis de ramener le couvert végétal à un niveau normal et d'assurer le bon déroulement des cultures de printemps. 
À titre d'exemple, la betterave sucrière, qui vient de commencer à être récoltée dans plusieurs régions, devrait enregistrer de bons résultats. Les cultures d'agrumes, d'olives et de rosacées en phase de floraison présentent de bonnes perspectives de production, même si elles restent dépendantes de l'évolution des conditions météorologiques, notamment des températures en mai et juin. Par ailleurs, le dernier épisode pluvieux de mars et avril a été propice à une bonne installation des cultures de printemps et des cultures maraichères de saison ainsi qu'à leur développement dans des conditions favorables. De cette façon, les exportations d'agrumes durant la campagne actuelle ont enregistré une augmentation remarquable comparée à la campagne précédente, puisqu'elles ont touché 711 mille tonnes, contre 549 mille tonnes la campagne précédente, soit une augmentation de 30%. 

Pareillement, des bonnes prestations ont été relevées au niveau des exportations de fruits et légumes avec un volume exporté dépassant 1,5 million de tonnes, soit une augmentation de 16% par rapport à la dernière campagne. Cette dernière performance résulte en particulier de l'augmentation des exportations de légumes divers (+11%) et de fruits divers (+63%) notamment raisins, pêches, nectarines, avocats et melons bio, abricots.


Grâce au soutien apporté aux éleveurs par le programme exceptionnel pour réduire l'impact du déficit pluviométrique, et à l'amélioration des parcours et des ressources fourragères au cours de la saison printanière, la situation du secteur de l'élevage se redresse sensiblement, avec la possibilité de maintenir la performance globale du secteur.

Compte tenu de tous ces facteurs, les estimations prévisionnelles du PIB agricole (PIBA) tablent sur une baisse maximale d'environ 14 % en 2022, en raison des performances exceptionnelles enregistrées lors de la précédente campagne 2020/21 et des conditions climatiques défavorables de la campagne actuelle.

MAPMDREF

Source : Crédit Agricole du Maroc