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2009 Copenhague, 2010 Cancun … 2011, Durban

(12/01/2011)

Le long fleuve pas très tranquille de la lutte contre le réchauffement climatique 194 pays se sont réunis à Cancun au Mexique en décembre dernier, pour tenter de montrer qu’ils sont encore capables de faire un pas en commun pour construire un accord mondial sur le climat. Après l’échec de la conférence de Copenhague en décembre 2009 et la stérilité des réunions organisées au cours de l’année 2010 à Bonn et Tianjin (Chine), la réussite apparente de la conférence de Cancun marque en réalité l’attentisme global reporté sur la nouvelle conférence prévue à Durban en 2011. Un accord a donc été signé (qui permet au mieux d’attendre) malgré la vaine opposition de la Bolivie, qui veut porter l’affaire devant la cour internationale de justice. Car face au pouvoir (… faible) qu’a une voix isolée de bloquer le processus, des pays comme les Etats-Unis ont beau jeu de militer pour aborder la question climatique dans des enceintes plus restreintes comme le G20, où l’on ne discute ni de l’obligation de réduire les émissions de gaz à effet de serre, ni de l’aide aux pays pauvres. Face à ce risque, ce sont les pays émergeants qui deviennent le moteur d’une logique qui a longtemps consisté à attendre les efforts des pays industrialisés. « C’est sur le terrain, dans chaque pays, sous l’impulsion de la société civile, que doit se mettre en place une politique face au réchauffement climatique », observe l’ambassadeur français chargé du climat, Brice Lalonde. « Certes, souligne un observateur européen, mais les gens ne voient pas clairement qui en sera victime, ce qui réduit les possibilités de mobilisation ». De plus, au delà de la question climatique, les sujets de lutte et de constatation dans le monde sont multiples. A l’image des étudiants qui se battent contre les coupes budgétaires drastiques dans les universités, mais aussi « des institutions culturelles en Angleterre qui rejettent fermement le mécénat des entreprises pétrolières, qui tentent à peu de frais de masquer leurs méfaits et leurs monstrueux bénéfices » précise un membre du groupe « climate camp ». Pourtant une force nouvelle s’est affirmée depuis Copenhague, avec l’implication des mouvements du Sud, et principalement en Amérique latine, à l’exemple du sommet de la Cocha Bamba en Bolivie en avril dernier. Dans les pays industrialisés, la conscience de l’importance du sujet n’a pas faibli, mais en raison de la crise économique, la priorité de la question climatique est à marée basse. En réalité, les ambitions somme toute modestes de la conférence sont inquiétantes, car beaucoup reste à faire. L’accord conclu ne fait qu’es- uisser la boit - te à outil de la lutte contre le changement climatique, mais il acte aussi pour la première fois, l’objectif de limi- er la haus se d de la température à 2 °C. Les points qui fâchent restent pourtant en suspens. Chacun sait que les en- agements de r réduction des émissions de CO2 pris par chaque pays ne suffiront pas à contenir le réchauffement. Alors ?...

Source : Agriculture du Maghreb