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Assez de terres cultivables pour nourrir l’humanité en 2050

(04/04/2011)

Il y aurait suffisamment de terres cultivables non encore exploitée, à l’échelle mondiale, pour nourrir l’humanité à l’horizon de 2050. Telle est la première conclusion d’une étude présentée par Laurence Roudart, de l’Université libre de Bruxelles, au colloque organisé récemment par le Centre d’études et de prospective du ministère français de l’Agriculture. Cependant, les disponibilités sont très inégalement réparties à la surface de la planète. L’Amérique du Sud pourrait ainsi multiplier par 3 sa surface cultivée en exploitant toutes ses terres, actuellement non cultivées présentant des rendements théoriques acceptables. Le tout sans empiéter sur la forêt et en réservant la surface nécessaire aux infrastructures à développer en lien avec la croissance démographique. A l’inverse, le Moyen-Orient aurait déjà atteint ses limites. Alors que le problème est mondial, seules des réponses nationales peuvent être apportées. Ce qui place les terres agricoles au coeur d’un enjeu géostratégique majeur. Un certain nombre d’imprécisions constatées dans les bases de données mondiales (FAO, IIASA) utilisées pour l’étude de Laurence Roudart entraînent des risques de mauvaise évaluation des surfaces actuellement cultivées et des terres cultivables. Mais même en tenant compte d’une surestimation de 15 % des terres cultivables et d’une sous-estimation de 20 % des terres cultivées, l’étude démontre que les disponibilités en terre sont nettement supérieures aux besoins pour nourrir 9 milliards de personnes. « Les contraintes économiques et sociales, comme l’accès aux moyens de production (dont la terre) ou au marché, déterminent un espace cultivable beaucoup plus restreint que celui défini par les seules contraintes agroécologiques, conclut la chercheuse. Il y a une marge de manoeuvre, donc une responsabilité immense des politiques concernant la sécurité alimentaire ».

Source : Agriculture du Maghreb