Actualitéfleche titre

Symposium international Produire sans bromure de méthyle

(04/04/2011)

Un Symposium International sur les défis de l’après Bromure de Méthyle pour les productions intensives de fruits et légumes a été organisé par l’APEFEL, l’ONUDI et l’ONSSA, les 10 et 11 mars à Agadir, sous l’égide du Ministère de l’Agriculture. Objectif : profiter des expériences des autres pays, relever les problèmes rencontrés dans l’utilisation des différentes alternatives au bromure de méthyle et surtout dégager les voies d’alternatives porteuses de nature physique, chimique et biologique pour orienter les programmes futurs de recherche. En plus de nos experts marocains, ont participé à cet événement d’éminents chercheurs et professeurs d’université en provenance notamment du Canada, des USA, de la Chine, de l’Amérique latine et d’Europe. D’autres pays qui vivent la même situation que le Maroc ont également pu aussi profiter de cette rencontre : Irak, Syrie, Arabie Saoudite, Lybie, Egypte, Turquie et Mexique. Pour rappel, cela fait plus d’un demi siècle que le bromure de méthyle est utilisé de manière efficace dans la désinfection des sols, des structures et dans la protection des denrées alimentaires. Cependant, son effet néfaste sur la couche d’ozone a fortement interpelé la communauté internationale depuis 1997 (dans le cadre du Protocole de Montréal qui réuni 197 pays), à prendre toutes les mesures nécessaires et adéquates pour éliminer son usage. Ainsi, les pays industrialisés devaient l’éliminer en 2005 et les pays en voie de développement en 2015. Devant le développement important du secteur agricole au Maroc, les quantités utilisées ont rapidement évolué et se sont multipliées par 4 entre 1992 (333 T) et l’an 2000 (plus de 1400 T). Toutefois, conscients des enjeux à venir et afin de répondre aux exigences internationales, les producteurs marocains se sont engagés dans une démarche d’élimination du BrMe pour passer de 1400 T consommées en 2000 à 95 T en 2011. L’objectif étant d’éliminer cette substance bien avant la date prescrite fixée dans le cadre du protocole. Ces efforts n’auraient pas pu être concrétisés sans l’accompagnement du Fonds multilatéral mis en place par le Protocole de Montréal et sans l’aide de l’ONUDI en tant qu’agence d’exécution. Dans ce cadre et en concertation avec les producteurs, le Maroc a pu bénéficier de quatre projets d’élimination de bromure de méthyle d’abord sur la culture du fraisier et ensuite la fleur coupée, le bananier et la tomate. Le Maroc a également réussi à bénéficier d’un autre projet, pour éliminer le bromure de méthyle sur les cultures des cucurbitacées et du haricot vert. Dans le cas de la tomate, le projet est exécuté par la profession. Sa particularité réside dans la mise en place d’un Centre de Transfert de Technologie qui est d’une importance capitale grâce au rôle qu’il joue dans l’expérimentation, la formation et la vulgarisation des techniques de production des cultures maraichères en général et le développement des techniques alternatives au bromure de méthyle en particulier. Des échanges fructueux Dans leurs interventions, les panelistes ont développé les différentes alternatives utilisées au bromure de méthyle et les contraintes rencontrées dans leur pays, notamment l’utilisation de la matière organique et du compost comme solution naturelle et durable, le rôle des microorganismes du sol dans le contrôle des pathogènes telluriques, la culture hors sol, le recours aux nouvelles molécules chimiques, la lutte intégrée, la solarisation, la fumigation,… Ces exposés ont été suivis d’échanges fructueux avec la profession. Les producteurs ont pu aborder des questions qui les concernaient de près, notamment l’avenir des produits marocains devant l’interdiction prévue de certaines de ces alternatives en Europe et, point crucial, de la santé de l’homme et de son environnement. Les alternatives doivent de ce fait s’orienter de plus en plus vers des solutions biologiques et écologiques. Il a été aussi recommandé de mettre en place un réseau d’intérêt commun entre les organismes de recherche et la profession pour disséminer ce type de résultats et l’élaboration de nouvelles alternatives durables et accessibles. En effet, la problématique du remplacement du bromure de méthyle n’a pas été entièrement résolue (limites techniques de certaines alternatives, coûts élevés d’autres, apparition de nouvelles pathologies,...). Le symposium a été l’occasion de rendre un hommage particulier à M. Esserrhini Laraisse, Coordinateur du projet, pour le remercier au nom de l’ONUDI et de l’APEFEL pour sa contribution à ce grand succès.

Source : Agriculture du Maghreb