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Symposium : la protection intégrée des rosacées fruitières "Situation et Perspectives "

(04/04/2011)

L’Association Marocaine de Protection des Plantes (AMPP) a organisé le 23 Mars, à L’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès, un symposium sur la situation actuelle de la lutte intégrée dans les vergers des rosacées et les perspectives de développement. Devant une audience très attentive, plusieurs experts nationaux et internationaux (professeurs universitaires, chercheurs, responsables administratifs et représentants des sociétés phytosanitaires), ont axé leurs interventions sur la protection phytosanitaire dans le cadre d’une agriculture durable, la lutte biologique, ainsi que sur les nouveaux défis à relever dans la pratique de la lutte intégrée. Compte tenu du nombre d’interventions, nous avons dû nous limiter à quelques unes, avec l’intention de revenir plus en détail sur les résultats de ce symposium dans notre prochaine édition. Le Professeur M’hamed Hmimina, enseignant-chercheur à l’IAV Hassan II, a surtout mis l’accent sur le retard enregistré dans l’adoption de la lutte intégrée pour les productions destinées au marché local, notamment pour la petite agriculture. « Le seul moyen d’assurer l’envol d’une véritable protection intégrée et plus tard celui d’une production intégrée, réside dans un effort soutenu de recherche et de développement, avec en priorité la formation des opérateurs de terrain. Sans quoi, faute de disposer de solutions suffisamment appropriées, l’application du concept de lutte intégrée se réduirait à une utilisation traditionnelle des biocides. Il est facile de favoriser l’apparition de ravageurs en modifiant l’environnement d’un insecte, auparavant anodin. Comme c’est le cas, des acariens des arbres fruitiers qui, peu abondants avant les années 80, nécessitaient peu de traitements spécifiques. Mais leurs pullulations ont forcé les producteurs à les traiter spécifiquement avec des résultats qui se sont rapidement montrés décevants » a-t-il expliqué. Pour sa part, M. Boubker El Ouilani, Président de l’association CropLife, a tenu à souligner l’engagement des sociétés membres de l’association à respecter l’adoption d’une gestion avisée et responsable des produits phytopharmaceutiques depuis leur fabrication ou leur importation jusqu’à leur utilisation finale ou leur élimination, ainsi que l’encouragement permanant aux agriculteurs à adopter la lutte intégrée. « Nous considérons qu’à moyen terme, toutes les surperficies de tomates, poivrons et haricots seront conduites à 100% en mode de lutte intégrée. Toutefois, si pour les exportateurs maraichers, le principe est bien développé, ce n’est pas vraiment le cas des arboriculteurs, même ceux disposant de vergers structurés, où il n’est pas aisé de contrôler les lâchers des auxiliaires et où il faut parfois fédérer les producteurs d’une région pour améliorer l’efficience des lâchers. D’où la nécessité de multiplier et de conjuguer les efforts entre tous les intervenants pour aider ces arboriculteurs à adopter une telle stratégie. En prenant en considération bien sur que la lutte intégrée est un investissement à long terme ». M. Fatni de l’ONSSA, a expliqué la stratégie de l’Office, consistant à protéger la filière des rosacées fruitières contre tout risque phytosanitaire, en mettant en place des plans de surveillance et de contrôle des problèmes phytosanitaires émergents autour de trois champs d’application : - importation : risque d’introduction - production : risque de multiplication - circulation : risque de dissémination Il a également présenté un exemple de contrôle et de surveillance des deux maladies qui menacent le plus la filière des rosacées à savoir le feu bactérien et la sharka. Les autres interventions portaient sur des sujets techniques spécifiques qui ont suscité un vif intérêt parmi les professionnels présents au symposium, notamment : les pucerons des rosacées à noyaux, la cératite des agrumes, les LMR sur la pêche et la nectarine, ainsi que la lutte biologique à base d’huiles essentielles contre le feu bactérien.

Source : Agriculture du Maghreb