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Les réseaux d’eau anciens Ressuscitent en Méditerranée

(05/05/2011)

IRD, Institut de recherche pour le développement Des années de sécheresse avaient tari les réseaux d’eau anciens du pourtour Méditerranéen. Mais avec le retour de la pluie depuis 5 ans, le patrimoine hydraulique renaît. L’eau chante comme les noms des ouvrages dans lesquels elle coule à nouveau : khettaras au Maroc, foggaras en Algérie ou encore qanâts en Iran. Les galeries drainantes souterraines constituent l’exemple le plus caractéristique et le plus original de cette reconquête des installations ancestrales par les populations locales. Comme le montrent des chercheurs de l’IRD et leurs partenaires, ces «mines d’eau » en plein désert, qui avaient été en majorité abandonnées, sont aujourd’hui réhabilitées par les habitants des oasis. Ces derniers réinvestissent désormais dans la maintenance des khettaras et dans l’agriculture, en particulier les jeunes qui reviennent en milieu rural face au chômage auquel ils sont confrontés en ville. Un pari risqué face à l’incertitude climatique, mais assumé pour relancer l’action collective et se réapproprier les règles d’accès à l’eau, en vue justement d’une nouvelle pénurie possible dans les années à venir. Une haute technicité pour ces ouvrages séculaires Comme leur nom l’indique, les galeries permettent de drainer l’eau de la nappe phréatique. Le principe de construction témoigne d’un savoir manifeste et relève d’une grande maîtrise technique. Il consiste à creuser dans un relief une galerie souterraine, jusqu’à intercepter une nappe d’eau peu profonde. Légèrement pentue vers l’aval, la conduite permet alors d’amener l’eau de l’aquifère par gravité jusqu’à la sortie au pied du relief, avec un débit à peu près constant. Depuis la surface du sol, seul l’alignement des petits cônes de terres caractéristiques sur plusieurs kilomètres témoigne de l’existence de tels ouvrages sous nos pieds : ce sont les puits successifs d’évacuation des déblais qui jalonnent la conduite, distants de 30 m environ, et servent ensuite d’accès pour l’entretien de cette dernière.

Source : Agriculture du Maghreb