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Produits du terroir Développement et valorisation

(05/05/2011)

Dr. Bouzoubaâ Zakia : Maître de Recherche en Physiologie des plantes INRA/CRRA/Agadir En 1994, Ricard a dit : « les produits de terroir se caractérisent par une réelle originalité liée au milieu local, comprenant les caractères physiques du terroir et des contraintes de fabrication importantes. Le produit est spécifique de l’aire géographique dont il est originaire et il apparaît impossible aux intervenants d’autres régions de fabriquer exactement le même produit ». Certes, entre l’amandier du Sais et celui de Tafraout, l’arganier du Souss et celui Berkane, le bananier d’Aourir dans la province d’Agadir, le caroubier d’Azilal et de Larache, le cactus d’Ait Baâmrane et d’El Kalaâ, la citrouille de Doukkala, le figuier de Sais et de Ouazzane, les glands et les truffes de la Maamora, la clémentine de Berkane, le safran de Taliouine, le jihel et Boufegous de Draâ, le majhoul de Tafilalet, le pommier d’Ounaîn, au pied du grand Atlas dans la province de Taroudant, le navet de Sidi Hmad ou Moussa dans la région de Tiznit, qui peut atteindre jusqu’à 10 kg, et pour joindre les senteurs aux saveurs, la menthe de Boufekrane, région de Meknès, le thym et les autres plantes aromatiques et médicinales de Taounate et d’Asgherkis dans les montagnes d’Ait Baha et la rose de Klaâ Magouna, ce n’est pas seulement le cœur, mais tous les sens qui balancent. Rôle de la recherche Consciente de toutes ces richesses locales, et pour contribuer au développement du second pilier du Plan Maroc Vert, la Recherche Agronomique œuvre pour la préservation, le développement et la valorisation de ces ressources à grande diversité génétique. Ceci à travers des programmes de recherche scientifiques et de développement intra ou interinstitutionnel. Ainsi, la caractérisation phytochimique de ces espèces, la détermination de leur richesse en substances clés pour la santé humaine tels les antioxydants, flavonoïdes et polyphénols dans le fruit du cactus (espèce miracle), ou encore les acides gras insaturés, l’acide linolénique dans l’huile d’argan (l’espèce providentielle de la plaine du Souss et le pilier culturel de cette région) et autres, sont devenues des pratiques quotidiennes pour rajouter une plus-value à nos produits de terroir. La recherche liée à l’amélioration des pratiques culturales via l’agriculture biologique (cas du Safran), et des conditions de conservation et le conditionnement adéquat de ces produits (cas du cactus et des dattes), permet, en effet, le développement de ces cultures, avec la préservation de leurs qualités. Elle contribue de façon efficiente à une meilleure présentation et une meilleure commercialisation et donc à un revenu plus important pour la population rurale, qui va pouvoir mieux s’adapter aux changements climatiques, mieux combattre la pauvreté, mais aussi, mieux lutter contre la désertification et l’exode rurale. En effet, à travers des programmes de recherche et de recherche développement ciblés, à travers le renforcement des capacités des ressources humaines, organisation de la population en coopératives principalement féminines, pour permettre l’intégration de la femme rurale, maillon indispensable et incontournable dans ce processus de développement, l’agriculture solidaire ne pourra que s’épanouir. Adopter ces produits et les acheter, c’est augmenter son actif santé et apprécier l’originalité,…

Source : Agriculture du Maghreb