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Campagne betteravière dans la Moulouya

(05/05/2011)

La betterave à sucre a été introduite dans le périmètre de la Moulouya au début des années 70. Selon l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole de la Moulouya, cette culture occupe cette campagne une superficie de plus de 6172 ha, répartie entre la province de Nador (5119 Ha) et celle de Berkane (1053 ha). Plusieurs mesures ont été prises en début de campagne pour palier la prédominance des semis de saison et des semis tardifs, et aider les agriculteurs à réussir l’installation de la culture, notamment: -Prime de 300 DH/Ha pour les semis jusqu’au 10 octobre 2010. -Prime de 200 DH/Ha pour les semis entre le 11 et le 20 octobre 2010. -Prime de 300 DH/Ha pour les semis mécaniques (6 lignes et 50 cm entre lignes). Une prime d’encouragement a égalvement été proposée pour inciter les agriculteurs à la mécanisation intégrale des parcelles plantées en semences monogermes. Rappelons que les monogermes présentent de nombreux avantages notamment la réduction des besoins en main d’œuvre, par la réduction de certaines opérations (démariage) et offrent la possibilité de mécanisation de la récolte. Par ailleurs, la généralisation de la monogerme au Maroc est devenue une nécessité étant donné que toutes les recherches menées à l’échelle internationale se font sur la monogerme et qu’il existe maintenant des variétés monogermes tolérantes, notamment à la rhizomanie. Cependant, un itinéraire technique permettant une bonne préparation du sol, un semis précis et une meilleure protection de la culture, est un préalable à toute initiative de développement de la betterave monogerme. Ainsi il faut notamment assurer : - La maîtrise du labour, de la préparation du lit de semences et du semis. Or, dans la région, la mécanisation reste peu adaptée pour l’opération de préparation du sol (voir encadré). - La maîtrise de la fertilisation - La disponibilité en eaux d’irrigation pour assurer des apports successifs. En effet, le développement de la monogerme nécessite d’assurer une préirrigation et 2-3 irrigations à faible dose, mais successives dans le temps pour éviter le problème de croûte de battance. Ce qui n’est pas toujours possible dans les zones qui souffrent d’un manque d’eau. - Les traitements herbicides et pesticides et la disponibilité du matériel d’application de ces produits. - La date et les procédés de récolte. A noter que la prédominance des petites parcelles betteravières constitue une contrainte majeure à l’introduction du gros matériel de récolte. La particularité cette année a été la mise en place, par le Comité Technique Régional du Sucre, d’un Fonds de Développement de la filière sucrière. Une partie de ce fonds a d’ailleurs été utilisée pour indemniser les agriculteurs qui ont eu un grand problème de levée. A noter également le démarrage cette année de conventions de partenariat, notamment pour la lutte contre le nématode à kystes. Rappelons qu’un plan régional de développement de la filière sucrière entre 2008 et 2013 a été mis en place avec deux objectifs pour le développement de la filière sucrière à savoir: l’amélioration de la productivité et de la qualité technologique de la betterave. Les grands axes de développement concernent l’amélioration de l’efficience d’utilisation de l’eau par l’introduction de nouvelles techniques économes en eau et l’incitation des agriculteurs à l’utilisation des semences monogermes pour ensemencer 2.000 Ha à l’horizon 2013. L’encadrement rapproché des producteurs et le renforcement de la Recherche et Développement, devraient permettre de réaliser le plan de développement prévu à l’horizon 2013. Récolte Les prévisions de rendement font état de 55 Tonnes/Ha avec une superficie récoltable de 6 170 Ha et une richesse identique à l’année dernière. Rappelons que la production des betteraviers est sécurisée puisqu’ils travaillent sous contrat avec la sucrerie Sucrafor (Sucreries raffineries de l’Oriental) appartenant au groupe Cosumar, qui leur fournit les intrants et assure la commercialisation de leur production. Le démarrage de l’usinage est prévu début mai 2011. A noter que les années de forte production, l’usine est contrainte de rallonger la période de réception et de traitement des betteraves. Durant la période de récolte de la betterave, plusieurs activités économiques se développent en parallèle. En plus des commerces, plus de 500 camionneurs sont sollicités pour le transport de la betterave des champs vers l’usine. Au Maroc, malgré les efforts considérables déployés pendant 47 années de production, pour améliorer la rentabilité de la betterave à sucre, les rendements moyens en racines et en sucre extractible sont restés relativement bas par rapport aux potentiels. Les multiples recherches réalisées depuis les années 80 dans les différents périmètres de production, ont révélé que les moyennes des peuplements pieds à la levée et à la récolte sont restées faibles: 40 à 60 000 pieds/ha. Ces études ont identifié les systèmes de préparation du sol et le semis, comme étant les principales composantes défaillantes dans l’installation du peuplement pieds à la levée et qui s’avère fortement corrélé au peuplement racines à la récolte.

Source : Agriculture du Maghreb