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Changements climatiques: la quete des alternatives à trouver

(01/03/2010)

La Conférence internationale sur le climat organisée à Copenhague, en décembre dernier, s’est achevée sur le faible engagement des pays industrialisés à prendre les mesures nécessaires pour limiter le réchauffement de la terre. Or, si rien n’est fait dans les prochaines années pour freiner les émissions de gaz carbonique (CO2), le changement climatique va s’exacerber. Pour le Maroc, les 12 dernières années ont été les plus chaudes et elles ont été accompagnées de phénomènes extrêmes: inondations, sécheresse, etc. Le manque de précipitations régulières devrait nous inciter à revoir nos méthodes d’agriculture. Sur ce registre, l’épuisement de la nappe phréatique de la région Souss- Massa, causée par une exploitation non rationnelle. Malheureusement, ce n’est pas le cas et on continue dans d’autres régions à refaire les mêmes erreurs. Aujourd’hui, l’eau est devenue rare et chère et il devient nécessaire d’élaborer des plans d’adaptation selon cette nouvelle donne. « Le Maroc compte quelque 40 écosystèmes naturels. Le temps est venu pour réfléchir sur des modèles économiques qui correspondent à chaque territoire. Dans ce sens, il est devenu urgent de définir le potentiel de chaque région pour une meilleure valorisation de l’eau selon l’intérêt
national. Dans la plaine du Saïss, il y a des signes qui révèlent que nous allons vivre la même situation du Souss-Massa en matière de stress hydrique», a indiqué Abdeladim El Hafi, Haut commissaire aux Eaux et aux Forêts et à la Lutte contre la désertification (HCEFLD), lors de
la conférence-débat organisée récemment. Il faut aussi réfléchir comment freiner l’avancée du désert, car le territoire national est à 93% vulnérable à la désertification. Selon des estimations, 22% de la flore marocaine risque de disparaître. Si le développement durable consiste à concilier entre développement économique, préservation des écosystèmes naturels et équité sociale, il est plus difficile de traduire ce concept sur le terrain. « Nous avons choisi un mode de développement économique basé sur l’exploitation illimitée, alors que les ressources naturelles de la planète sont limitées. « Nous sommes en train de spolier les générations futures de leur droit à la vie», a déclaré Pierre Rabhi, président du Mouvement pour la terre et l’humanisme.
Dans l’ombre du CO2, le danger O3
Le CO2 a également été au centre de toutes les attentions au sommet de Copenhague. Mais un autre gaz à effet de serre, l’ozone O3 (3 atomes d’oxygène), mériterait sans doute de s’inviter dans les discussions. Selon une étude, une part de ce polluant issu d’Asie se retrouve quelques jours plus tard au-dessus de l’ouest des Etats-Unis, au point de mettre en péril les réglementations américaines sur l’ozone. Mais l’ozone n’est qu’un exemple de ces exportations à longue distance des pollutions. En effet, la pollution est un phénomène mondialisé. A titre d’exemple on retrouve dans l’organisme des Inuits et des ours polaires de l’Arctique des polluants persistants produits à des milliers de kilomètres, dans les pays industrialisés. Des zones entières du Pacifique sont colonisées par un océan de débris en plastique. En fait, pour l’homme, responsable de ses fluctuations, l’ozone est un casse-tête. Quand il fait défaut, dans les hautes couches de l’atmosphère, il ne joue plus son rôle protecteur vis-à-vis des rayons ultraviolets. Mais quand il est présent en grande concentration,
il se comporte comme un poison envers la faune et la flore. Les feuillages sont oxydés par cette molécule qui s’attaque aussi aux voies respiratoires des animaux et des humains.
Mais si l’ozone est trop rare en altitude, et trop concentré près du sol, c’est la faute de l’homme : ce sont des gaz réfrigérants et propulseurs qui sont responsables de sa dégradation en altitude. Le protocole de Montréal (1987) a certes permis de restreindre leur usage, mais il faudra encore des décennies avant que les fameux «trous» dans la couche d’ozone, autour des pôles, soient résorbés.
En Europe une étude de l’Agence européenne de l’environnement estimait, en 2007, que la pollution à l’ozone était à l’origine de 21.400 décès prématurés par an. Pour l’agriculture, des études ont estimé, en 2000, entre 14 et 26 milliards de dollars le coût des pertes de
rendement au niveau mondial.
Dans les pays développés, la pollution chronique a augmenté régulièrement ces dernières années. Au cours des prochaines décennies, la hausse la plus sensible concernera l’Afrique et l’Asie.

Source : Agriculture du Maghreb