Actualité
INRA Meknès: Lutte Biologique contre les maladies de post-récolte des pommes
(01/03/2010)
Avec 30% de la production du continent, le Maroc est le 2e producteur africain de pommes. La région de Meknès s’accapare un tiers de la superficie nationale consacrée à cette culture (près de 9.000 ha) et dispose d’une capacité frigorifique de 45.000 tonnes. Malheureusement,
les pommes entreposées dans les frigos subissent d’importantes détériorations (jusqu’à 30%) occasionnées essentiellement par des maladies d’origine fongique tels que Botrytis cinerea, Penicillium expansum, Fusarium avenaceum. Ces pertes agissent sur le prix de vente de la pomme, souvent hors de portée de la plupart des consommateurs.
Les méthodes de luttes utilisées contres ces parasites sont principalement chimiques. Mais l’usage excessif des fongicides a engendré l’apparition de souches pathogènes résistantes. Par ailleurs, la plupart des pays importateurs de fruits ont adopté des législations très
strictes vis-à-vis de l’emploi des pesticides. Les résultats obtenus durant les dix dernières années ont montré que la lutte biologique peut constituer une alternative intéressante à la lutte chimique contre les principales maladies de post-récolte des fruits et légumes (Bactéries et levures). Le développement de la lutte biologique dans notre pays passe par la sélection des antagonistes des deux principaux parasites des pommes au Maroc B. cinerea et P. expansum. Toutefois l’application de ces solutions et leur commercialisation à grande échelle nécessitent des études préliminaires concernant l’efficacité des techniques d’application et l’influence des différents facteurs environnementaux sur leur développement et leur dispersion ainsi que l’évolution de leur population. C’est dans ce cadre qu’un programme de recherche multi
institutionnel a été lancé depuis 2004 pour le développement de méthodes de lutte biologique contre les maladies de conservation des pommes. Ce programme a permis de sélectionner deux levures Ach1-1 et 1113-5 qui protègent les pommes à plus de 90% des pourritures
de post-récolte dues à Botrytis cinerea et Penicillium expansum. Ces deux souches qui répondent positivement aux exigences d’homologation, peuvent être utilisées en végétation avant l’entreposage des pommes sans problème car elles tolèrent les rayons UV-B qui
arrivent au sol. Elles rentrent en compétition avec le pathogène pour les nutriments. Les procédés de production en masse et de formulation ont été mis au point et optimisés.
Des essais pilotes en chambre froide ont été entamés avec succès pour les formulations développées et une haute protection des pommes vis-à-vis des pourritures a été enregistrée (plus de 90%).
En somme, cette étude a mis en évidence deux biopesticides hautement efficaces contre les principaux pathogènes de maladies de post-récolte des pommes au Maroc, Penicillium expansum et Botrytis cinerea. Ils peuvent être aussi utilisés en végétation avant l’entreposage
dans les stations frigorifiques.
Source : Agriculture du Maghreb