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Gestion de Tuta absoluta Symposium international conjoint OEPP/OILB/FAO/NEPPO

(06/12/2011)

Lors de sa dernière assemblée générale à Vienne, l’Organisation Internationale de Lutte Biologique (OILB) avait recommandé de créer une « Commission Afrique du Nord pour la Production et la Protection intégrée des cultures », qui couvre les pays allant du Maroc jusqu’à l’Egypte. Les objectifs de cette commission sont bien détaillés dans la brochure que vous pouvez télécharger sur le site : www.iobc-wprs.org Dès sa création, la commission a mené une enquête pour connaître les principaux problèmes phytosanitaires rencontrés dans les pays d’Afrique du Nord. Parmi les organismes listés, la mineuse de la tomate (Tuta absoluta) est apparue comme étant un insecte particulièrement dangereux dans la région. Et devant le manque de connaissance constaté de ce ravageur, la commission a décidé d’organiser un Symposium International sur la gestion de Tuta absoluta du 16 au 18 novembre à Agadir, en collaboration avec l’Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes (OEPP), l’Organisation Internationale de Lutte Biologique et Intégrée contre les Animaux et les Plantes Nuisibles (OILB), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation pour la Protection des Végétaux au Proche-Orient (NEPPO), l’Association Internationale des Producteurs de Produits Biologiques (IBMA) et le comité International sur La Résistance aux Insecticides (IRAC). Rappel Au cours des dernières années, T. absoluta s’est rapidement disséminée à travers les pays du bassin méditerranéen, menaçant aussi bien la production de tomate en plein champ que sous abri-serre. Avec sa capacité de reproduction élevée, T. absoluta est considérée comme l’un des lépidoptères les plus nuisibles pour la tomate, mais aussi pour d’autres espèces de la famille des Solanacées. Difficile à contrôler, elle peut attaquer des parcelles entières, affectant ainsi considérablement le revenu des agriculteurs, même les plus avertis et avoir des répercussions sur les exportations. De plus, la lutte peut être compliquée par l’apparition de résistance aux insecticides, d’où l’importance d’une gestion raisonnée basée sur la combinaison des différentes méthodes de lutte (biologique, chimique, bonnes pratiques) et l’alternance des familles chimiques. Beaucoup de pays ont travaillé pour développer des stratégies de gestion contre la mineuse de la tomate, mais le manque de communication entrave la mise en place d’une gestion efficace généralisée de cet insecte. Le Maroc, dès les premières apparitions de ce ravageur, a mis en place une stratégie de recherche, d’expérimentation, de formation et l’installation d’unités de production d’auxiliaires pour lutter contre ce ravageur. Cette stratégie de lutte qui a rapidement porté ses fruits, peut même servir d’exemple à d’autres pays. Cependant, d’après l’APEFEL, la vigilance reste de mise. Objectifs du symposium L’objectif de ce symposium était donc de fournir un forum où agriculteurs, chercheurs, autorités en charge de la réglementation, industrie phytosanitaire et autres, peuvent partager leurs connaissances sur la biologie de ce ravageur, les mesures de lutte phytosanitaires (notamment biologique) et la résistance aux insecticides. Objectif : identifier les manques dans les connaissances et les besoins de recherche pour gagner en efficacité et en temps, et éviter la duplication des travaux de recherche. Plusieurs communications orales et affichées ont été présentées durant les deux premiers jours, la dernière journée étant réservée aux visites sur le terrain des pépinières, serres expérimentales, stations de conditionnement et d’une unité de production d’insectes auxiliaires pour la lutte biologique. Les thèmes étudiés lors de ce symposium concernaient principalement la distribution, la bio-écologie, les dommages et l’état actuel de la mineuse de la tomate dans les régions EPPO/NEPPO, ainsi que les stratégies de contrôle chimique, biologique et IPM mises en place dans les différents pays participants au symposium. L’expérience marocaine ainsi que les expériences internationales ont été présentées ce qui a permis de renforcer les liens de coopération scientifique entre les professionnels participants, venus des quatre coins du monde : Amérique latine, Europe, Afrique du Nord, Moyen Orient, Asie… Dans notre prochain numéro, nous reviendrons plus en détails sur les informations techniques abordées lors de ce symposium.

Source : Agriculture du Maghreb