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L’Arganier se dote de son congrès international

(16/01/2012)

L’arganier était au cœur des débats lors du premier congrès international organisé à Agadir du 15 au 17 décembre, sous le thème : « Acquis et Perspectives de la Recherche Scientifique sur l’Arganier », par l’Agence Nationale de Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA), en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture, le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et l’INRA. Plus de 400 personnes ont pris part à cet événement qui deviendra désormais annuel (institutionnels, associations, enseignants, chercheurs...). Au programme de la rencontre, les acquis et perspectives de la recherche scientifique sur cet arbre endémique de la région. Cette première édition avait pour objectifs de renforcer le partage de connaissances scientifiques et techniques entre les spécialistes de la communauté scientifique nationale et internationale, les gestionnaires forestiers, les acteurs économiques et les utilisateurs ainsi que la contribution à la consolidation du plan d’action visant le développement d’une filière arganier sur des bases scientifiques solides. En effet, fascinés par l’arganier, plusieurs chercheurs marocains et étrangers se sont penchés depuis plusieurs années sur l’étude des aspects liés à sa biologie, ses exigences éco-géographiques, son environnement socioculturel et ses vertus. Différentes recherches scientifiques ont ainsi porté sur les aspects liés à la variabilité génétique, la caractérisation morphologique et physiologique, l’évaluation de la diversité génétique sur la base de marqueurs moléculaires, la germination, la production de plants, la culture in vitro, la tolérance au stress abiotique, la domestication de cette espèce endémique, la valorisation de son huile, les impacts socioéconomiques et de développement durable. Cependant, la mise en application des résultats de ces recherches sur le terrain est confrontée à des difficultés dues à l’absence de coordination entre les différents acteurs. D’où l’organisation de ce congrès qui ambitionne d’apporter une solution à cette problématique en vue d’une meilleure coordination des programmes de recherche dans ce domaine. Principales recommandations - La création d’un pôle d’excellence de la recherche sur l’arganier et son écosystème assurant une meilleure synergie entre les différents partenaires. - La modernisation des pépinières, pourquoi pas des pépinières agrégées comme ce qui se fait pour les autres espèces. - La création de laboratoires de culture in vitro. Une technique qui nécessite une plus grande implication des chercheurs pour résoudre un certain nombre de problèmes. - Les connaissances sur les techniques avancées sont fragmentaires et nécessitent une intégration et des compléments pour améliorer le référentiel technique à adopter sur le terrain - La création d’un réseau d’experts sur la qualité des produits de l’arganier - La mise au point d’un kit rapide de détection de l’adultération de l’Huile d’argan - L’obligation de fournir les bulletins d’analyse à l’échelle nationale comme à l’export pour la sécurité du consommateur - Le Transfert de l’information scientifique aux intervenants de la filière, notamment en ce qui concerne l’impact de l’adultération de l’huile d’argan - l’élargissement des études cliniques sur l’impact de l’huile d’argan sur les pathologies cardiovasculaires à un plus large panel pour une meilleure significativité - La mise en place d’études du type Coût/Bénéfice, mettant en évidence l’importance socioéconomique, sensorielle et habitudes alimentaires impliquant une sélection variétale garantissant une durabilité de la production concurrentielle - Des institutions nationales et étrangères, particulièrement le CIRAD ont exprimé leur souhait de développer davantage leur collaboration, de mettre en place de nouveaux projets de recherche et de trouver les financements pour leurs réalisations. - En ce qui concerne l’utilisation des sous produits de l’arganier dans l’alimentation animale, le débat a porté sur l’encouragement de la recherche dans ce domaine. En effet, Il été démontré que le rapport bénéfice/coût était largement en faveur de l’utilisation des tourteaux d’argan. - La tolérance à la sécheresse est conditionnée, entre autres, par la richesse des feuilles et des fruits en cires. Il a été noté que la composition et la richesse en cires varient avec le site et l’organe (fruits et feuilles). D’autres recherches sont nécessaires pour mieux comprendre le rôle des cires et des autres composés dans la résistance à la sécheresse et aux maladies et ravageurs. - Les études sur la valorisation de la pulpe des fruits sont très limitées et doivent être encouragées. Il a été démontré par exemple que la forme des fruits et le degré de leur maturité influencent la composition chimique de la pulpe. De même, dans de telles études, toute la chaine de production, du ramassage à l’extraction, doit être prise en considération. Par ailleurs, l’impact de l’infestation des fruits par Ceratitis capitata sur la qualité des produits de l’arganier n’est pas connu. Des programmes de recherche sur ce ravageur doivent être développés. - L’utilisation de produits de l’arganier est très prometteuse pour la lutte contre les maladies infectieuses aussi bien humaines qu’animales. Un nouvel outil, la bioinformatique, a été présenté pour évaluer l’efficacité de différentes molécules. Ces recherches sont à leur début et doivent par conséquent être encouragées. - La fondation Mohamed VI a exprimé sa volonté de collaborer avec toutes les institutions de formation et de recherche pour trouver d’autres sources d’énergies susceptibles de réduire la consommation du bois de l’arganeraie, comme le Biogaz - La nécessité de conduire des études du milieu humain, son évolution et ses interactions avec les ressources naturelles (anthropologie) Evaluation des coûts du travail, de la dégradation, des biens et services ; Dans le cadre de l’économie verte (développement durable), l’exemple de l’Arganier peut être très illustratif ; Etude de la filière « huile argane » de l’amont à l’aval : production durable de la matière première, sa transformation (qualité) et sa valorisation ; Etude des interactions Marché-Développement durable (pressions); - La nécessité d’entamer des recherches sur les aspects technologiques : concassage, extraction de l’huile, etc. Signature de deux conventions Le congrès était l’occasion de la signature de deux conventions portant sur l’organisation de la filière arganier. - La première entre le ministère de l’agriculture, le Haut Commissariat aux eaux et forêts, l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), la Fédération marocaine interprofessionnelle de l’argane, d’une part et la Fédération marocaine des associations des ayants droit usagers de l’arganier, d’autre part. Elle vise la mise à niveau des connaissances enfants des ayants droit, leur accompagnement et leur formation dans l’objectif de moderniser et améliorer les performances socioéconomiques, environnementales et techniques de la filière de l’arganier. –La seconde convention, entre l’ANDZOA et la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’Argane, s’inscrit dans le cadre du Plan Maroc Vert en vertu duquel les principales filières agricoles font l’objet, pour leur développement, d’une contractualisation des relations entre l’Etat et les interprofessions respectives. Elle définit les engagements des deux parties : ceux inhérents à la profession, représentée par FIMARANE, pour l’accroissement de la production, des investissements et des emplois, et ceux incombant à l’administration, représentée par l’ANDZOA, consistant à créer un cadre juridique et économique permettant l’exercice de l’activité agricole dans les meilleures conditions possibles.

Source : Agriculture du Maghreb