Ressources et industries forestières

Aperçu sur la forêt

Le Maroc, de par sa situation géographique entre l'Océan Atlantique, la Mer Méditerranéenne et le Sahara et du fait de la présence de nombreuses chaînes montagneuses présente une grande diversité bioécologique et une gamme très importante de milieux naturels différents.

Les formations forestières, péri-forestières (oléastre, lentisque…) et alfatières sont en majorité domaniales et s'étendent sur une surface d'environ 9 millions d'hectares, soit un taux couvert de 12,7% du territoire national.

Répartition de la surface forestière

Source : Département des Eaux et Forêts

Les formations forestières boisées couvrent une surface de 5,8 million ha et sont constituées à 66% d'essences feuillues (chêne vert, chêne-liège, arganier et acacias sahariens) et à 18% d'essences résineuses (cèdre, thuya, genévrier, pin, cyprès de l'Atlas et sapin). Le reste de la superficie, soit 17%, est occupé par des formations basses (matorrals et essences secondaires) résultant souvent de la dégradation des forêts.

Les grandes formations boisées

Source : Département des Eaux et Forêts

Ces écosystèmes remplissent plusieurs fonctions. Ils jouent ainsi un rôle déterminant en matière de protection des sols contre l'érosion et de régulation des eaux. Ils assurent aussi 30% des besoins en bois d'œuvre et d'industrie, 30% du bilan énergétique et 17% du bilan fourrager nationaux. Ces écosystèmes favorisent aussi la création d'environ 100 millions de journées de travail annuellement, principalement au profit des populations rurales riveraines.

Evolutions de la filière

Productions forestières

La production nationale couvre environ 30% des besoins du pays en bois d'œuvre et d'industrie, d'où le recours aux importations de bois de conifères d'Europe et de bois tropicaux d'Afrique. Quant aux produits forestiers non ligneux, ils sont destinés essentiellement à l'exportation.

  • Bois d'œuvre et d'industrie
  • 120.000 m3 de bois d'œuvre de cèdre, provenant essentiellement des forêts du Moyen Atlas et du Haut Atlas Oriental ;
  • 118.000 m3 de bois d'œuvre de pins, issus des plantations de la Maâmora, du Gharb, du Rif et de la région de Taza - Taounate ;
  • 361.000 m3 de bois de d'industrie et de service, issus des plantations d'eucalyptus de la Mâamora, et des plaines atlantiques entre El Jadida et Tanger.
  • Bois de feu :
  • 574.000 stères provenant des coupes de chêne vert essentiellement du Moyen Atlas, et des sous-produits des coupes de cèdre, et d'eucalyptus
  • Liège et les autres produits forestiers non ligneux :
  • 10.000 tonnes de liège provenant de la forêt de la Maâmora, des subéraies du Rif, du plateau central et de la région de Taza
  • 43.000 tonnes de produits forestiers divers (huile de romarin, caroubes, lichens, champignons,…)

Les productions forestières nationales, sont soumises à deux types d'économie. L'une officielle, provient des échanges commerciaux portant sur la récolte annuelle de produits forestiers. L'autre informelle, de subsistance et d'autoconsommation, se développe à l'intérieur et à la périphérie des massifs forestiers souvent sans tenir compte des possibilités de l'écosystème.

L'exploitation officielle des produits forestiers, à l'exception du liège, repose sur leur cession par voie d'adjudications publiques organisées annuellement aux niveaux de toutes les régions du pays par le Département des Eaux et Forêts (DEF). Le calendrier des adjudications est publié au début de chaque campagne. Exceptionnellement, et dans les conditions fixées par la législation en vigueur, la cession peut se faire par voie de marché après appel à la concurrence.

La récolte des lièges est assurée par l'Administration. Les lièges rassemblés sur les dépôts administratifs sont mis en vente annuellement dans le cadre d'une adjudication organisée au niveau national.

Industrie de transformation et de valorisation

Les industries de transformation du bois et du liège au Maroc sont classées en 3 secteurs :

  • Les industries de transformation mécanique du bois
  • Les industries du liège
  • Les industries de panneaux de pate à papier et carton

Cette industrie compte environ 78 unités réparties comme suit :

Unités Capacités de transformation
Fabrication de pâte à papier 100.000 T/an
Transformation de liège 18.000 T/an
Scieries 300.000 m3 /an
Unités de panneaux de contreplaqué -
Unités de panneaux de particules -
Unités d'emballage -

Source : Département des Eaux et Forêts

L'industrie de transformation du bois et du liège représente 3% de l'industrie nationale en nombre d'entreprises. L'industrie de sciage compte à elle seule plus de 50 entreprises, soit environ 66 % des industries des transformations de la ressource bois du pays. Plusieurs unités de scierie ne travaillent que quelques mois par an, à cause d'un manque d'approvisionnement suffisant en bois de cèdre qui constitue leur matière première principale.

Organisation

Pour faire face aux différents handicaps qui entravent le développement de la filière forestière, plusieurs initiatives d'organisation ont eu lieu:

  • Création de plusieurs associations et coopératives locales d'exploitation des produits forestiers, avec l'appui du Département des Eaux et Forêts ;
  • L'Association Marocaine des Industries du Bois et de l'Ameublement (AMIBA) ;
  • L'Association des Importateurs de Bois au Maroc (AIBM) ;
  • L'Association des Exportateurs Industriels en Liège du Maroc (AEILM) ;
  • La Fédération des Industries Forestières des arts graphiques et de l'Emballage (FIFE).

Stratégie nationale

Le Département des Eaux et Forêts a tracé une stratégie nationale dont l'objectif est d'assurer la pérennité de la forêt et la conservation de la biodiversité et de permettre une exploitation durable des produits forestiers ligneux et non ligneux.

Les principaux axes d'intervention de cette stratégie nationale portent sur des actions qui visent à :

  • Intensifier les reboisements dans le cadre du Plan directeur de reboisement et de la nouvelle stratégie du Département des Eaux et Forêts ;
  • Rationaliser les prélèvements à travers l'organisation des populations riveraines ;
  • Promouvoir l'agroforesterie notamment grâce à la distribution de plants ;
  • Aménager des haies, des brise - vent, des abris et de bouquets villageois ou familiaux ;
  • Encourager la substitution du bois par d'autres sources d'énergie, notamment le gaz, l'électricité et les autres énergies renouvelables (solaire, éolien) ;
  • Assurer la pérennité et la sauvegarde de la filière plantes aromatiques et médicinales et de l'arganier.

* Pour plus de détail sur la stratégie, veuillez consultez la page web du Département des Eaux et Forêts : http://www.eauxetforets.gov.ma/fr/index.aspx

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