Aperçu agricole
Russie : Introduction
L'emploi dans le secteur agricole ne cesse de reculer. La part de la population active travaillant dans le secteur de l'agriculture, forêt et pêche est passée de 14,5% en 2000 à 5,8% en 2019 (Federal State Statistics Service). La place de l’agriculture dans l’économie a considérablement diminué en 20 ans, passant de 15,4% du PIB en 1990 à 3,8% du PIB en 2019 (Federal State Statistics Service). Néanmoins, depuis 2014 une tendance haussière se profile. Les dirigeants russes ont affirmé leur volonté de développer ce secteur stratégique, y compris l’agriculture biologique. Le secteur agricole bénéficie d’un plan quinquennal dont l’objectif est l’autosuffisance alimentaire du pays, et il a été stimulé par l’embargo russe décidé en août 2014 dans un contexte de conflit politique et de sanctions économiques occidentales. Certaines filières connaissent une croissance très forte (volaille, porc), notamment la production de blé qui a dorénavant dépassé la production américaine. Globalement, la production agricole a augmenté de 30% par rapport à 2014 (USDA, GAIN Report, 2020). Comparées à la taille gigantesque du pays (12,6% du territoire mondial), les régions propices à l'agriculture sont limitées en raison du climat aride et de l'irrégularité des précipitations. Les régions nordiques du pays se concentrent essentiellement sur l'élevage du bétail, alors que le sud et la Sibérie occidentale produisent en majeure partie des céréales.
Le marché agroalimentaire russe est potentiellement illimité et connaît des taux de croissance annuels importants. Un peu moins de 50.000 établissements sont engagés dans le secteur de la transformation des aliments et boissons, générant 102,4 milliards USD de revenus en 2019 (USDA, GAIN Report). Le marché agroalimentaire russe est assez difficile d’accès car il existe de nombreuses mesures visant à protéger les producteurs locaux de produits alimentaires (quotas d'importation, droits de douane élevés, importants investissements gouvernementaux dans l'industrie des aliments transformés, réglementation sanitaire et phytosanitaire complexe, et récent boycott). L’effet de l'adhésion de la Russie à l'OMC est encore peu perceptible, même si elle laisse présager la poursuite de la libéralisation économique.
Avec une population s'élevant à près de 147 millions d'habitants (Federal State Statistics Service, 2019), la Russie possède un important marché de consommateurs. Le style de vie moderne rend attractif les produits pratiques, préparés, surgelés, etc. Les voyages à l'étranger exposent les Russes aux tendances internationales et aux aliments ethniques. Les consommateurs russes accordent aussi une importance grandissante à la santé, et à mesure que les revenus des consommateurs augmentent et que la classe moyenne prend de l’expansion, la demande d’aliments et de produits de meilleure qualité augmente. Depuis la crise économique et la pandémie de COVID-19, les consommateurs se tournent néanmoins vers les produits locaux les moins chers, et nombreux sont les Russes qui continuent de fonder leurs achats sur le seul critère du prix. Une large part des produits alimentaires étant importés, le pouvoir d’achat des consommateurs est très affecté par la dépréciation et la forte volatilité du rouble consécutive aux tensions politico-économiques.
La Russie est très dépendante du commerce international pour assurer ses besoins en produits alimentaires, plus de 45% de ses produits alimentaires étant importés. Elle fait partie des dix premiers importateurs mondiaux de produits agricoles et alimentaires (OMC, 2019). Le pays importe environ 30% de sa viande, 20% de ses produits laitiers et 70% de ses fruits. La Russie importe des produits agricoles provenant essentiellement des pays de l’UE, du Bélarus, de l’Amérique latine (Brésil, Equateur, Paraguay), de la Chine, de la Turquie et de l’Indonésie (FAO, 2019). L’embargo russe entraine une baisse des importations et une redistribution des parts de marché au profit de nouveaux marchés. Les produits agricoles représentent 7,8% des exportations du pays et 12,4% des importations (OMC, 2018).
Le Maroc représente 0,4% des importations agroalimentaires de la Russie et 0,1% des exportations (FMI). Le Maroc figure parmi les premiers fournisseurs de tomates et agrumes. Les exportations marocaines de mandarines et tangerines ont augmenté de 64% durant la saison 2018-2019 (Oxford Business Group).
Bien que le Maroc soit le second client arabe de la Russie (après l'Egypte) et le premier partenaire africain, il reste un partenaire commercial mineur (29ème, l'UE étant considérée comme un seul bloc). A l'inverse, la Russie est le 5ème partenaire commercial du Royaume du Maroc (l'UE étant considérée comme un seul bloc), avec des échanges commerciaux qui ont représenté environ 1,6 milliards EUR soit 1,7% des échanges marocains en 2011. La Russie exporte principalement de l'orge et importe des agrumes, des pommes de terre, de la farine de poisson et des tomates. En 2013, le Maroc était le 30ème fournisseur de la Russie (1% des importations russes) et son 37ème client (0,4% des exportations).
Caractéristiques du marché local
Population (millions) | PIB (milliards USD) | PIB/Hab. (milliers USD) | Importations de produits alimentaires (millions USD) | Part du Maroc dans les importations de produits alimentaires | Exportations de produits alimentaires (millions USD) | Part du Maroc dans les exportations de produits alimentaires |
143,6 | 2.117,24 | 14.884 | 22.275 | 54* 0,2%** |
15.708 | 11* 0,1%*** |
*millions USD
**en % des importations totales de produits alimentaires
***en % des exportations totales de produits alimentaires
Source : FMI - World Economic Outlook Database
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