Chypre : Le contexte économique
Les indicateurs économiques
Chypre est une économie de marché ouverte reposant principalement sur les services. Après avoir subi l'impact de la crise financière mondiale et l'exposition du système bancaire national, l'économie du pays a connu une reprise ces dernières années, en grande partie grâce à la demande intérieure et au tourisme, jusqu'à l'arrêt brutal provoqué par la pandémie de COVID-19. La croissance du PIB réel est restée solide en 2024, augmentant de 3,4 % (CyStat), principalement grâce à la consommation privée. L'investissement, à l'exception de l'enregistrement volatile des navires et des avions, a augmenté, soutenu par un sentiment positif dans le secteur de la construction. La forte demande étrangère de services, en particulier dans les domaines du transport maritime et du tourisme, a contribué à la bonne performance des exportations. Cette tendance positive devrait se poursuivre, avec une croissance économique prévue de 3,1 % en 2025 et de 3 % en 2026 (FMI). L'investissement continuera probablement à bénéficier des fonds de la Facilité de redressement et de résilience, tandis que l'assouplissement des conditions financières devrait apporter un soutien supplémentaire. Les résultats à l'exportation devraient rester solides, grâce à l'augmentation des recettes touristiques et au dynamisme du secteur des services, en particulier dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC). Le redressement en cours du pouvoir d'achat des ménages, soutenu par la hausse des salaires nominaux et la baisse de l'inflation, devrait continuer à stimuler la consommation privée.
La situation budgétaire du pays est solide : selon CyStat, Chypre a enregistré un excédent budgétaire de 1,51 milliard d'euros (4,5 % du PIB) en 2024, soit une augmentation significative par rapport aux 631,5 millions d'euros (2,0 % du PIB) enregistrés en 2023. Cette évolution s'explique par la hausse des recettes, qui ont augmenté de 1,07 milliard d'euros (+7,8 %) pour atteindre 14,84 milliards d'euros, tandis que les dépenses totales ont légèrement augmenté de 197,4 millions d'euros (+1,5 %) pour s'établir à 13,33 milliards d'euros. L'excédent budgétaire devrait se maintenir mais diminuer pour atteindre 2,7 % du PIB en 2025 et 2026, à mesure que la croissance des recettes fiscales ralentira en fonction de l'évolution des revenus et de la consommation, et que le recouvrement des arriérés fiscaux se stabilisera. Entre-temps, l'augmentation des dépenses en 2025 sera principalement due à des augmentations ad hoc des salaires dans le secteur public approuvées à la fin de 2024 et à de nouvelles mesures de soutien au logement. Le ratio dette/PIB a suivi une tendance à la baisse ces dernières années et devrait continuer à diminuer, passant de 70,6 % du PIB en 2024 à 59,1 % en 2026, en grande partie grâce aux excédents primaires et à la poursuite d'une forte croissance du PIB nominal. L'indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une augmentation de 1,8 % en 2024 (CyStat) et devrait se maintenir autour de 2 % au cours de la période de prévision, grâce à l'atténuation de l'impact des effets de base, en particulier pour les denrées alimentaires, et à la baisse des prix intérieurs de l'énergie. Toutefois, l'inflation des services devrait rester élevée, alimentée par une forte croissance des salaires nominaux et une augmentation de la demande, en particulier dans le secteur du tourisme.
Le taux de chômage s'élevait à 4,6 % à la fin du quatrième trimestre 2024 (4,3 % pour les hommes et 4,9 % pour les femmes), soit le niveau le plus bas des 15 dernières années. L'inadéquation des compétences et les tensions sur le marché du travail restent minimes, en partie grâce à l'afflux de travailleurs étrangers attirés par les mesures incitatives prises par le gouvernement pour encourager les entreprises multinationales à s'établir à Chypre. Le taux de chômage devrait continuer à baisser pour atteindre 4,5 % en 2026, selon la Commission européenne. Malgré des améliorations récentes dans les secteurs des services, de l'industrie qualifiée et de l'agriculture, 16,7 % de la population reste exposée au risque de pauvreté ou d'exclusion sociale (CyStat). Le FMI a estimé le PIB par habitant (PPA) de Chypre à 59 857 USD en 2024.
Indicateurs de croissance | 2023 (E) | 2024 (E) | 2025 (E) | 2026 (E) | 2027 (E) |
---|---|---|---|---|---|
PIB (milliards USD) | 32,24 | 34,79 | 37,69 | 39,81 | 41,88 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 2,5 | 3,3 | 3,1 | 3,0 | 3,0 |
PIB par habitant (USD) | 35.016 | 37.767 | 40.552 | 42.499 | 44.364 |
Solde des finances publiques (en % du PIB) | 2,0 | 2,2 | 2,2 | 2,2 | 1,5 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 77,3 | 70,6 | 63,9 | 59,1 | 55,3 |
Taux d'inflation (%) | 3,9 | 2,2 | 2,0 | 2,0 | 2,0 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -3,90 | -3,53 | -3,14 | -3,30 | -3,31 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -12,1 | -10,1 | -8,3 | -8,3 | -7,9 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database - October 2021.
Note : (e) Donnée estimée
Indicateurs monétaires | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
---|---|---|---|---|---|
Euro (EUR) - Taux de change annuel moyen pour 1 MAD | 0,10 | 0,09 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
Source : Banque Mondiale - Dernières données disponibles.
Les principaux secteurs économiques
Au cours des deux dernières décennies, l'économie chypriote est passée de l'agriculture à l'industrie légère et, surtout, aux services. Actuellement, le secteur agricole représente environ 1,2 % du PIB et emploie 2,4 % de la population active (Banque mondiale, dernières données disponibles). Le secteur agricole est confronté à un climat aride, avec seulement 13 % des terres arables (125 000 ha - FAO). Les principales cultures sont le raisin de cuve, les pommes de terre et les fruits. Les ressources minérales sont limitées et se composent principalement de cuivre, de pyrites, de chrome, d'amiante et de gypse.
L'industrie (principalement l'industrie alimentaire, le papier, les produits chimiques, les textiles, les produits métalliques et le raffinage du pétrole) représente 10,5 % du PIB (y compris la construction) et emploie environ 16,3 % de la population active. Le gouvernement s'est fixé pour objectif de doubler la part de l'industrie dans le PIB d'ici 2030. Le secteur manufacturier est relativement peu développé, puisqu'il est estimé à 4 % du PIB (Banque mondiale, dernières données disponibles). Selon Statistics Cyprus, la variation annuelle moyenne de la production industrielle en 2024 était de +3%. De janvier à décembre 2024, les plus fortes hausses de production ont été enregistrées dans l'approvisionnement en eau (+23,0%), l'électronique et l'équipement électrique (+12,9%), les machines et l'équipement de transport (+10,4%), la récupération des matériaux (+8,0%) et l'exploitation minière (+7,5%). Les baisses les plus importantes ont été observées dans les secteurs du papier et de l'imprimerie (-12,1%), du textile et du cuir (-6,0%) et des minéraux non métalliques (-4,8%).
L'économie chypriote repose principalement sur le secteur tertiaire, qui contribue à 76,6 % du PIB et emploie 81,4 % de la population active. Le tourisme et le transport maritime sont les deux piliers de l'économie chypriote. Après avoir atteint un record historique de touristes en 2019 (près de 4 millions), le nombre d'arrivées a dépassé la barre des 4 millions en 2024. Chypre s'enorgueillit d'avoir la onzième flotte maritime au monde et la troisième dans l'Union européenne. Cependant, les activités offshore sont généralement menées par des sociétés à capitaux étrangers basées à Chypre, qui mènent leurs opérations commerciales exclusivement en dehors du pays, bénéficiant ainsi d'avantages fiscaux significatifs. La finance et l'immobilier font traditionnellement partie des services les plus importants. Dans le secteur bancaire, Chypre accueille 18 institutions de crédit autorisées, dont six institutions locales, trois filiales de banques de l'UE, une filiale d'une banque étrangère d'un pays non membre de l'UE, trois succursales de banques d'États membres de l'UE, quatre succursales de banques d'États non membres de l'UE, et un bureau de représentation (EBF). En ce qui concerne le commerce de détail, le chiffre d'affaires a augmenté de 5,4% en 2024, tandis que le volume a progressé de 4,3% par rapport à 2023 (Cystat).
Répartition de l'activité économique par secteur | Agriculture | Industrie | Services |
---|---|---|---|
Emploi par secteur (en % de l'emploi total) | 2,4 | 16,3 | 81,4 |
Valeur ajoutée (en % du PIB) | 1,2 | 10,5 | 76,6 |
Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) | 0,9 | 3,1 | 2,6 |
Source : Banque Mondiale - Dernières données disponibles.
Indicateurs socio-économiques | 2025 (e) | 2026 (e) | 2027 (e) |
---|---|---|---|
Taux de chômage (%) | 5,1 | 5,0 | 5,0 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database - Dernières données disponibles
La population active en chiffres
2018 | 2019 | 2020 | |
---|---|---|---|
Population active | 625.731 | 636.733 | 639.279 |
Source : International Labour Organization, ILOSTAT database
2017 | 2018 | 2019 | |
---|---|---|---|
Taux d'activité total | 72,80% | 74,05% | 74,84% |
Taux d'activité des hommes | 76,90% | 78,32% | 79,37% |
Taux d'activité des femmes | 68,60% | 69,69% | 70,21% |
Source : International Labour Organization, ILOSTAT database
Indicateur de liberté économique
L'indicateur de liberté économique mesure dix composantes de la liberté économique, regroupées en quatre grandes catégories : la règle de droit (droits de propriété, niveau de corruption) ; Le rôle de l'Etat (la liberté fiscale, les dépenses du gouvernement) ; L'efficacité des réglementations (la liberté d'entreprise, la liberté du travail, la liberté monétaire) ; L'ouverture des marchés (la liberté commerciale, la liberté d'investissement et la liberté financière). Chacune de ces 10 composantes est notée sur une échelle de 0 à 100. La note globale du pays est une moyenne des notes des 10 composantes.
- Note :
- 71,4/100
- Rang mondial :
- 33
- Rang régional :
- 19

Liberté économique dans le monde (carte interactive)
Source : Indice de liberté économique, Heritage Foundation
Classement de l'environnement des affaires
Le classement de l'environnement des affaires mesure la qualité ou l'attractivité de l'environnement des affaires dans les 82 pays couverts par les prévisions de The Economist. Cet indicateur est défini par l'analyse de 10 critères : l'environnement politique, l'environnement macro-économique, les opportunités d'affaires, les politiques à l'égard de la libre entreprise et de la concurrence, les politiques à l'égard de l'investissement étranger, le commerce extérieur et le contrôle des changes, les taux d'imposition, le financement des projets, le marché du travail et la qualité des infrastructures.
- Note :
- 7.01/10
- Rang mondial :
- 32/82
Source : The Economist Intelligence Unit - Business Environment Rankings 2021-2025
Risque pays
Consultez l'analyse risque pays proposée par Credimundi.
Indicateur de liberté politique
L'indicateur de liberté politique fournit une évaluation annuelle de l'état de la liberté dans un pays, telle qu'elle est vécue par les individus. L'enquête mesure le degré de liberté à travers deux grandes catégories : la liberté politique et les libertés individuelles. Le processus de notation est basé sur une liste de 10 questions relatives aux droits politiques (sur le processus électoral, le pluralisme politique, la participation et le fonctionnement du gouvernement) et de 15 questions relatives aux libertés individuelles (sur la liberté d'expression, de croyance, le droit d'association, d'organisation et l’autonomie des individus). Des notes sont attribuées à chacune de ces questions sur une échelle de 0 à 4, où 0 représente le plus petit degré de liberté et 4 le plus grand degré de liberté. La note globale d’un pays est une moyenne des notes données à chaque question. Elle va de 1 à 7, 1 correspondant au plus haut degré de liberté et 7 au plus bas.
- Classement :
- Libre
- Liberté politique :
- 1/7
Liberté politique dans le monde (carte interactive)
Source : Liberté dans le monde, Freedom House
Indicateur de la liberté de la presse :
Le classement mondial, publié chaque année, permet de mesurer les violations de la liberté de la presse dans le monde. Il reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net-citoyens de chaque pays et les moyens mis en œuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. Au final, une note et une position sont attribuées à chaque pays. Afin d’établir ce classement, Reporters Sans Frontières a réalisé un questionnaire adressé aux organisations partenaires, aux 150 correspondant de RSF, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme, reprenant les principaux critères – 44 au total – permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. Ce questionnaire recense l’ensemble des atteintes directes contre des journalistes ou des net-citoyens (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces, etc.) ou contre les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions, etc.).
- Rang mondial :
- 26/180
Les sources d'information économique générale
- Les principaux journaux on-line et autres portails
-
Cyprus Mail
Cyprus Financial Mirror
Cyprus News Agency
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