Financer vos exportations
Plusieurs mois peuvent s'écouler entre le moment où le règlement effectif par votre acheteur va intervenir et celui où vous aurez engagé les premières dépenses pour obtenir le marché à l'étranger. Sans devoir puiser exclusivement dans vos ressources propres, plusieurs possibilités vous sont offertes pour réduire cet écart de trésorerie. En voici les principales, selon l’étape de votre démarche export.
Les éléments à vérifier pour solliciter un financement export
Les possibilités de financement des opérations export changent d’un pays un autre. Chaque pays possède ses propres organismes d’aide à l’international et tous n’y voient pas le même degré de priorité. Il existe cependant des éléments à vérifier indépendamment de votre pays de résidence :
- Vérifiez la taille de votre entreprise : selon cette-dernière des possibilités de financement de vos exportations peuvent s’offrir à vous, ou au contraire se refermer.
- Analysez la santé financière de votre entreprise et les marges de manœuvre qu’elle vous offre : par exemple si vous ne pouvez vous permettre d’écarts de trésorerie trop conséquents utilisez l'affacturage, pour atténuer les risques financiers et associez cette technique à une assurance-crédit.
- Anticipez l’étape du processus d’exportation où le besoin de financement se fait le plus ressentir.
- Déterminez les techniques de financement exportation sont les plus conformes à vos besoin et les plus rentables pour votre société. Identifiez par la même occasion les différents sources de financement : au niveau local, régional et national tant dans le secteur publique que privé.
Voici, en France, les principales solutions de financement qui s’offrent à vous selon le degré de maturité de votre projet export.
1ère étape : la phase de prospection
Dès cette phase, vous pouvez bénéficier de concours extérieurs qui vous éviteront de minimiser les erreurs. Rapprochez-vous de votre banque pour déterminer comment elle peut vous accompagner dans cette phase de prospection. Le parrainage bancaire permet à votre banque, en partenariat avec une compagnie d’assurance, de financer vos dépenses de prospection. Le groupement export vous permet également de mutualiser les coûts de prospection avec d’autres sociétés complémentaires ou concurrentes. Il existe également la possibilité d’être exonéré d’impôt sur la partie de rémunération correspondant au temps passé à l’étranger (à partir de 120 jours à l’étranger).
2ème étape : le recrutement de salariés dédiés à l’export
Le Crédit Impôt export est un dispositif fiscal spécifiquement dédié aux PME. Il est lié au recrutement d'un salarié ou d'un volontaire international en entreprise (VIE) affecté au développement des exportations La date de signature du contrat de travail, ou de l'avenant, marque le point de départ d'une période de 24 mois durant laquelle certaines dépenses (frais de déplacement liés à la prospection, information sur les clients et marchés, participation à des salons, etc.) seront indemnisées à hauteur de 50 % de leur montant hors taxe.
Ce crédit d'impôt offre un gain en trésorerie intéressant sous forme soit d'imputation directe sur l'IS, soit de remboursement immédiat. Le montant du crédit d'impôt est plafonné à 40 000 euros pour la période de 24 mois.
3ème étape : l'exécution de vos opérations exports
Pendant la période de fabrication, vous devez faire face à des besoins de trésorerie que les acomptes reçus de votre acheteur ne vous permettent peut-être pas de couvrir.
Afin de pallier à cet écart de trésorerie, plusieurs types de financement peuvent vous être accordés :
- les paiements progressifs, par votre acheteur, dans le cadre des crédits moyen terme export.
- les cautions auprès des douanes, permettent d'importer des marchandises nécessaires à la fabrication, en suspension des droits et taxes attachés à ces importations
Différents financements peuvent être mis en place pour financer la reconstitution de votre trésorerie rendue nécessaire par les délais de règlements que vous avez accordés à votre client.
La reconstitution de trésorerie
- Le crédit global d'exploitation peut prendre différente formes:
- le crédit court terme multidevises, qui vous permet d'améliorer vos marges en profitant des différentiels de taux d'intérêt devises contre devises ou devises contre euro
- l'ouverture de crédit en devises, qui permet de disposer de devises ou d'euro après cession de devises. Il est alimenté par les règlements reçus en devises
- Les crédits spécifiques:
- la MCNE (mobilisation de créance née à court terme sur l'étranger) qui permet, pour une créance née (exportation effective et prouvée), d'obtenir un financement en euro, d'une durée au plus égale au délai de paiement, par escompte de billet financier à ordre souscrit par l'exportateur.
- L'avance en devises à l'importation, technique symétrique de celle de l'avance en devises à l'exportation, et qui permet à l'importateur de payer comptant ses fournisseurs étrangers.
Vous pouvez également vous servir des techniques d'affacturages (cf. fiche méthode affacturage) et de forfaitage (cf. fiche méthode forfaitage) pour optimiser la gestion du paiement des créances.
Le financement à moyen terme
- les crédits export qui peuvent être des crédits acheteurs ou crédits fournisseurs.
- le crédit fournisseur est un crédit que vous accordez à votre acheteur et que vous escomptez auprès de votre banque. L'escompte ne peut porter que sur une créance née et être utilisé en plusieurs tranches. Le taux d'intérêt est librement négocié entre vous et votre acheteur, il y aura cependant avantage à le fixer par référence au taux d'escompte.
- le crédit acheteur sera directement accordé à votre acheteur par votre banque, afin que vous soyez payé comptant du montant du contrat. Il nécessite la signature de deux contrats distincts et autonomes.
- la confirmation de commande : à la demande de l'exportateur, l'acheteur demande à la société de confirmation (en général votre banque) les conditions de son intervention et son engagement d'acheter au comptant et sans recours la créance, contre remise des documents prévus pour preuve de l'expédition. C'est la société de confirmation qui prend à son compte le risque du crédit.
- le leasing international (cross-border leasing) : Si votre activité le permet, vous vendez comptant votre matériel à une société de leasing qui elle-même le loue à votre client étranger, en exigeant de ce dernier une garantie bancaire pour le paiement du loyer. Cette technique vous décharge totalement du risque commercial transféré à la société de leasing.
- la compensation : une technique utilisée lorsque votre acheteur ne dispose pas des devises nécessaires au règlement. Il vous propose alors de vous payer sous forme de produits ou de services.
4ème phase : le financement de l'implantation
La COFACE couvre les risques politiques liés à l'implantation. LA SOFARIS (Société française d'assurance pour le capital risque des PME), couvre le risque économique sous réserve de la couverture du risque politique par la COFACE.
Le CODEX (Comité du développement extérieur) favorise le renforcement des PME/PMI à l'étranger en leur permettant de contrôler leurs réseaux de commercialisation ou de s'associer à des partenaires commerciaux ou industriels. Le montant de l'intervention représente une quote-part de l'investissement. Il s'agit d'une avance financière à la société mère française, sans intérêts, débloquée en une ou plusieurs fois, remboursable après une période de 5 ans.
Aller plus loin
Assurez-vous avec la COFACE
Fiche méthode Assurance-crédit
Fiche méthode Affacturage international