Valorisation des sous-produits de l’olivier
Les principaux sous-produits de l’olivier sont :
- Les produits de la taille ;
- Les grignons, qui sont composés du noyau, de la pulpe, de la peau et dans certains cas, des eaux de végétation des olives ;
- Les margines, qui proviennent de la fraction liquide des olives et de l’eau éventuellement rajoutée en cours du processus de trituration;
1. Valorisation des produits de la taille
Les résidus de la taille ont des applications nombreuses :
- Utilisation directe dans l’alimentation animale : ils sont utilisés en substitution à du foin ou de la paille ;
- Fabrication de compost ;
- Utilisation comme combustibles à usage industriel ou domestique : le bois de taille d'olivier et d’autres arbres est transformé en pellets après broyage, séchage et compression.
- Utilisation comme matière première dans l’industrie du papier, la fabrication des meubles ou d'ouvrages d'art à partir du bois d'olivier.
2. Valorisation des grignons
Utilisation dans l’alimentation animale
- Utilisation des grignons d’olive dans l’alimentation animale après addition d’autres composantes (son, cactus, mélasse, fourrage, minéraux...).
Utilisation des grignons comme combustible
- Le grignon d'olive est un combustible de valeur calorifique moyenne (2950 Kcal/kg).
- Après séparation de la pulpe du noyau, la pulpe est transformée en pellets et les noyaux peuvent être utilisés directement dans les chaudières.
Utilisation des grignons d’olive pour la fertilisation des terres agricoles
- Utilisation du compost des grignons d’olive sur les terres agricoles pour l’amélioration de la fertilité des sols et de la productivité des cultures. L’épandage de ces déchets doit faire l’objet d’une étude préalable afin de préciser les doses et les périodes d’épandage adaptées aux cultures fertilisées. Cette technique permet d’une part de réduire les coûts de fertilisation et d’autre part de limiter la pollution des ces rejets.
Informations pratiques
1 m3 de margine à 70 kg de Demande Chimique en Oxygène (DCO) produit quelque 24,5 m3 de méthane. L'énergie du méthane peut être utilisée sous la forme thermique ou convertie en énergie électrique.
Ainsi, pour une huilerie équipée avec un système de trituration «continu», dont la capacité de broyage est de 35 tonnes/jour, la production de margines est de l'ordre de 50 mètres cubes/jour. Ce qui rapporte une production de 1368m3 de biogaz/jour (soit 57 m3/heure).Ce biogaz peut être utilisé pour la production d'énergie électrique, avec des moteurs à combustion interne, pour obtenir 1,5 KWh et 50 litres d'eau à une température de 80°C. Ceci représente une production de 85,5 KWh et 2850 litres d'eau à 80°C par heure.
Source : Fiestas Ros de Ursinos et al., 19833. Valorisation agricole des margines
Obtention de biogaz
- L’application du processus de la digestion anaérobie aux margines permet de transformer environ 80% des substances organiques en biogaz (65 à 70% de méthane).
- L'épuration anaérobique des margines permet de parvenir à l'autonomie énergétique, voire à un léger excédent.
- L’installation et la gestion de bioréacteurs anaérobies nécessite un investissement de base important.
Le compostage
- Les margines peuvent être utilisées pour obtenir un compost fertilisant pour les sols. L’avantage du compost formé à partir des margines est l’absence des micro-organismes pathogènes avec des concentrations élevées en phosphore et en potassium contrairement aux résidus solides urbains.
Epandage et fertilisation des sols
- Utilisation des margines pour le compactage des sols : Cet aspect est très intéressant pour les zones où l'eau constitue un facteur limitant ;
- Utilisation directe comme fertilisant : les apports maîtrisés des margines et du compost de grignons constituent une fertilisation adaptée à l’olivier, vigne et certaines cultures annuelles, sans risque ni pour l’environnement ni pour la culture ;
- Les margines peuvent être utilisées dans l’irrigation en raison de leur richesse en eau et en minéraux nutritifs.
Cependant, certaines recommandations spécifiques doivent êtres prises en compte dans la valorisation des margines par épandage :
- La protection des eaux souterraines et superficielles : Il faut éviter l'épandage ou la réalisation du compostage dans des secteurs où des aquifères très vulnérables sont utilisés pour l'alimentation en eau potable. De même, il est prudent de les tenir éloignés des cours d'eau et étendues d'eau.
- L'étude du sol : Il convient d'éviter des épandages directs de margines sur des sols à texture très grossière (sols sableux, sols caillouteux...) où les pluies risquent d'entraîner trop facilement l'azote en profondeur. Par contre cet épandage peut s'effectuer sur des sols peu profonds (20 – 30 cm) à texture plus fine, capables de mieux stocker l'eau et les éléments fertilisants. Le drainage interne et externe du sol doit aussi être pris en compte.
- La qualité des margines : En raison des variations de composition de la margine d'une année à l'autre, il est préférable de faire analyser un échantillon moyen prélevé au cours d'une journée pour connaître les principaux paramètres suivants : azote total, potasse, phosphore, pH et conductivité.
- Le travail du sol : L'épandage des margines doit être suivi très rapidement de leur enfouissement par labour. Cette technique culturale permet :
- de lier le complexe argilo-humique du sol avec les produits épandus et ainsi d'éviter au mieux leur entraînement par les eaux de ruissellement et de percolation ;
- d'éviter d'éventuelles nuisances extérieures : visuelles et/ou olfactives.
- Les conditions climatiques : Il convient d'éviter d'épandre les margines lors des périodes de pluie et de gel.