La niora

Niora

La plante et importance de la culture au Maroc

La NIORA (Capsicum annuum) est une plante annuelle; c’est un piment qui appartient à la famille botanique des Solanacées. Elle est originaire de l’Amérique du Sud. Le fruit est la base d’un condiment en poudre utilisé comme colorant alimentaire dans la cuisine populaire marocaine. Il s’agit du paprika. La culture de cette espèce a connu un large succès dans le périmètre du TADLA où la superficie a atteint un maximum de l’ordre de 7000 ha en 1991. Actuellement, cette superficie a beaucoup régressé et tourne autour de 2000 ha en 1997. Les autres régions marocaines de production sont le Loukkos, Taounate et Berkane.

Exigences édapho-climatiques

Le piment est une plante très exigeante en chaleur. Des températures maximales de 30°C lui sont favorables. Elle est également exigeante en thermo périodisme : une différence de température d’environ 10°C entre le jour et la nuit est nécessaire pour la mise à fleur et à fruit. D’où l’intérêt du climat continental offert par les plaines intérieures du pays. Cependant, les fleurs sont très sensibles à la coulure causée par les vents chauds et peu humides. Le zéro de végétation se situe à environ 10°C et la diminution de la croissance est sensible dès 15°C. La culture de la niora peut se pratiquer sur une vaste gamme de types de sols. Il est évident que les sols perméables, profonds et riches en humus sont préférables. La plante est sensible à la salinité.

Variétés, semis et travail de sol

Trois variétés sont utilisées : ‘Bola Roja’, ‘Bola chata’ et ‘larga’. S’agissant d’une culture industrielle, on assiste à l’introduction sur le marché de deux variétés ‘LUKUS 1’ et ‘LUKUS 2’, par la Compagnie Industrielle du Loukkos (C.I.L). C’est la variété rouge (LUKUS 1) qui a eu le plus de succès. Le travail du sol débute toujours par un labour profond au moyen de la charrue à disques ou la charrue à socs. Un cover-cropage suit cette opération avec 2 à 3 passages pour un travail superficiel. La billonneuse permet de tracer les sillons (pour l’irrigation à la raie) et les billons (pour la plantation). Les plants sont toujours issus de la pépinière. Ce sont des cuvettes de 2m2 chacune, aménagées au bord de la parcelle. On compte 30 m2 de pépinière pour planter 1 ha environ. Installée en Février, l’élevage en pépinière dure 60 à 70 jours. La plantation a lieu en fin avril- début Mai. Les plants auront alors formés 6 à 8 feuilles et hauts d’environ 15 cm. Les écartements adoptés sont de l’ordre de 60 à 80 cm entre les lignes et 20 à 30 cm entre les plants. La densité résultante varie de 50 000 à 80 000 pieds/ha. Les fortes densités sont utilisées dans les sols sablonneux.

Irrigation

La conduite de la niora en sec est impossible et le recours à l’irrigation est impératif. Il est de coutume au Tadla que l’opération de plantation soit réalisée en présence d’une dose d’irrigation qui dépasse souvent 100 mm. D’un autre côté, la majeure partie du cycle de la culture coïncide avec la période estivale, où les apports d’eau, en gravité, se font à la fréquence moyenne de 1 fois par semaine. La hauteur totale d’eau apportée avoisine 1000 mm. En matière de recherche sur le poivron, les meilleurs rendements sont obtenus lorsque la tension de l’eau dans le sol est maintenue constante dans la fourchette 20 à 30 bars.

Fertilisation

Lorsque le fumier est disponible, l’apport de 20 à 40 tonnes/ha est profitable à la culture. La majorité des agriculteurs du Tadla apporte l’engrais 14.28.14 comme engrais de fond, en épandage lors du travail superficiel du sol, selon la dose de 200 à 500 kg /ha, soit 28 à 70 unités N, 56 à 140 unités P2O5 ,28 à 70 unités K2O. En engrais de couverture, l’on fait appel presque toujours, soit à l’urée (46 %/N), soit à l’ammonitrate (33 % N). La fréquence des apports est de 2 à 4 fois, selon des doses de 1 à 5 quintaux/ha pour l’ammonitrate et 1 à 6 quintaux/ha pour l’urée.

Protection phytosanitaire

Les adventices sont le premier problème auquel l’agriculteur doit faire face. Le désherbage manuel est de règle. La pourriture du collet due à Phytophtora capsici est une maladie cryptogamique grave. Le mildiou est également à craindre. Les ravageurs tels que les pucerons et le vers gris font leur apparition au milieu du printemps. Les dégâts dus aux mollusques peuvent être spectaculaires. Face à tous ces problèmes, une gamme de produits phytosanitaires est disponible (insecticides et fongicides).

Récolte, transformation et conditionnement

La récolte est étalée entre Septembre et Novembre. La forme finale du fruit n’a pas beaucoup d’importance mais c’est la teneur en matière sèche qui prime. Les rendements moyens varient de 2 à 5 tonnes de matière sèche à l’hectare. L’intervalle entre deux récoltes est de 15 à 20 jours. La vente de la production se fait, soit sur pied, soit à l’état sec en bord de parcelle, soit directement à l’unité de déshydratation (le taux d’humidité dans les fruits est ramené de 85 % à 7%). Le circuit de transformation consiste en un séchage préalable au soleil, ensuite un concassage et une séparation des semences de la chair, suivi d’un broyage, et, enfin, un dernier séchage pour que le piment soit enfin moulu. L’emballage se fait, soit dans sachets en plastique, soit dans des flacons métalliques. La qualité finale du piment moulu dépend du pouvoir colorant de celui-ci. Il est exprimé souvent en A.S.T.A (American Spice Trade Association) selon les normes suivantes.

A.S.T.A N° de la qualité
120 0
100-110 1
80-100 2
70-80 3

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Source : www.vulgarisation.net