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Le Dessalement de l'Eau au Maroc : Une Solution Vitale à la Crise Hydrique
(01/07/2024)
Dans un contexte marqué par la sécheresse et le stress hydrique, le Maroc accélère la cadence des investissements dans les projets de dessalement de l’eau de mer. Le Maroc vise à produire 1,4 milliard de mètres cubes (m³) d'eau dessalée par an d'ici 2030, ce qui représentera 50% de l'eau potable consommée, principalement dans les régions côtières où résident 70% de la population. Actuellement, le pays possède un potentiel en ressources hydriques renouvelables de 22 milliards de m³ par an, soit 606 m³ par habitant.
Reposant sur la technologie de l'osmose inverse, le procédé de dessalement permet déjà au pays de produire annuellement 192 millions de m3 à travers 15 stations de différentes tailles. Des études d'impact environnemental sont obligatoires pour la construction de nouvelles stations, garantissant un choix optimal de leur emplacement. De plus, ces stations fonctionnent à l'électricité produite à partir de sources d'énergies renouvelables (solaire et éolienne) pour réduire les coûts de production. Ces stations sont réparties sur tout me territoire on peut citer notamment :
Casablanca : La Plus Grande Station de Dessalement d'Afrique
Le projet de construction de la station de dessalement de Casablanca s'inscrit dans le cadre du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027. La future station, réalisée en deux tranches sur un terrain de 50 ha, nécessitera un investissement global de 6,5 milliards de dirhams, mobilisé grâce à un partenariat public-privé.
- Première tranche (fin 2026) : Capacité de 548 000 m³ d'eau traitée par jour (200 millions de m³ par an).
- Deuxième phase (mi-2028) : Capacité extensible à 822 000 m³ par jour, dont 50 millions de m³ pour l'agriculture.
Le projet inclut une unité de dessalement par osmose inverse, un système de transport de l'eau potable comprenant trois stations de pompage, trois réservoirs de stockage et un réseau de distribution de près de 130 km. La station sera alimentée à 100% par des énergies renouvelables et automatisée.
Agadir : Eau Potable et Irrigation
La station de dessalement d'Agadir, opérationnelle depuis janvier 2022, est l'une des plus importantes au Maroc et en Méditerranée. Actuellement, elle produit 110 000 m³ d'eau par jour, avec une capacité future de 140 millions de m³ par an. Elle dessert en eau potable la ville d'Agadir et sa région, couvrant une population de 1,6 million d'habitants, et assure l'irrigation de 15 000 ha de terres agricoles.
Oriental : Sécurisation de l'Approvisionnement en Eau
La station de dessalement de l'Oriental, en phase d'étude, sera construite à Nador avec une capacité initiale de 100 millions de m³, extensible à 200 millions de m³. Le projet, d'un coût de 1,3 milliard de dirhams, vise à sécuriser l'approvisionnement en eau potable des villes de la région de l'Oriental et à satisfaire certains besoins en eau d'irrigation.
Laâyoune : Doublement des Capacités
La station de dessalement de Laâyoune verra ses capacités doublées avec une nouvelle station de 26 000 m³ par jour, portant la capacité totale à 62 000 m³ par jour. Ce projet, d'un coût de 670 millions de dirhams, est crucial pour répondre aux besoins en eau potable de la région.
Dakhla : Énergie Propre et Irrigation
La station de dessalement de Dakhla sera unique en son genre, alimentée exclusivement par un parc éolien. Prévue pour produire 37 millions de m³ par an, cette station, d'un coût de 2 milliards de dirhams, assurera l'approvisionnement en eau potable et en irrigation pour 5 000 ha de terres agricoles.
Face à la crise hydrique chronique, le Maroc s'est engagé dans une stratégie ambitieuse de dessalement de l'eau de mer. En combinant technologie avancée, partenariats public-privé et utilisation d'énergies renouvelables, le Maroc se positionne comme un leader en matière de dessalement, garantissant ainsi un approvisionnement en eau durable et sécurisé pour ses citoyens et son agriculture.
Ces unités de dessalement d'eau saumâtre permettront aux agriculteurs des régions concernées de sauvegarder leurs investissements actuels et/ou de réaliser de nouveaux projets tout en sécurisant leur capacité d'irrigation.
Sources : Ministère de l’Equipement et de l’Eau, MAP
Source : Crédit Agricole du Maroc