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Produits avicoles : quelles opportunités d’exportations vers les marchés africains ?
(15/11/2017)
L’Afrique constitue un marché intéressant pour les exportations agroalimentaires marocaines, notamment les produits avicoles. Menée entre septembre 2016 et avril 2017, en partenariat entre l’Etablissement Autonome de Coordination et de contrôle des Exportations (EACCE) et la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole au Maroc (FISA), une étude examine les opportunités d’exportation des produits avicoles sur le marché africain, notamment le Burkina Faso, le Mali et le Togo. Par Nargys Es-Sette
Cette étude confirme l’existence d’un marché potentiel essentiellement constitué du périmètre urbain des 3 pays cibles, soit 15 millions de consommateurs. Ces 3 marchés peuvent être considérés comme porte d’entrée vers l’Afrique de l’Ouest dans sa globalité. Preuve en est, la sous-région CEDEAO, dont font partie les 3 pays cibles, connait une faible consommation du poulet de chair du fait de son indisponibilité, de son prix élevé et des habitudes de consommation orientées essentiellement sur les viandes rouges, le poisson et le poulet traditionnel. La demande potentielle au niveau des pays de la CEDEAO est importante, compte tenu du nombre élevé d’habitants (de l’ordre de 320 millions), de l’urbanisation accélérée et de la transition nutritionnelle qui en découle. La filière avicole dans ces pays est peu structurée en termes de chaine de valeur et d’organisation professionnelle. D’un autre côté, la réglementation de la filière est « protectionniste ». L’interdiction de l’importation des produits finis et la tarification douanière importante constituent des barrières à l’exportation.
Malgré tout, cette étude fait ressortir deux principales opportunités pour les opérateurs marocains, à savoir une demande croissante pour les produits finis (poulet de chair, charcuterie) et intrants (œufs à couver, poussins d’un jour, aliments concentrés), ainsi que des possibilités d’investir dans des projets avicoles au niveau de ces pays en mettant en place des unités d’accouvage et des unités de production d’aliments. Sur le plan logistique, l’étude présente divers schémas envisageables pour le marché Ouest-africain, dont 3 ports régionaux, une voie terrestre opérationnelle et une voie aérienne restant à activer, moyennant des volumes importants et réguliers, notamment pour le poussin d’un jour. En termes de conditions d’accès aux marchés, l’étude relève trois principales contraintes : • Tarifaire : droits de douane importants de 5 à 28% ; • Réglementaire : interdiction de l’importation des produits finis dans certains pays (ex. poulet vif et congelé au Mali). • Logistique : coût de transport et transit time élevés, insuffisance des capacités de stockage permettant un flux régulier d’exportation. D’autre part, le potentiel important du marché, en dépit de sa faible taille actuelle, exige l’adoption d’une stratégie de pénétration appropriée au contexte de ces marchés : filière peu structurée, barrières à l’exportation, etc. Quant au plan d’action promotionnel, il permettra le déploiement de la stratégie de pénétration à travers des actions ciblées telles que des tournées Executives (FISA, EACCE, Ministère chargé de l’Agriculture, ONSSA...) visant l’établissement de conventions pour lever les contraintes à l’entrée sur les marchés, l’invitation des différents prospects au Maroc pour des formations, stages et des visites guidées au sein des fermes, dans les abattoirs, la participation aux salons et foires dans les pays cibles, la participation à des rounds de négociation pour des opportunités de partenariat commercial, ou encore l’organisation d’évènements promotionnels à destination des distributeurs et consommateurs finaux. Il est ainsi important de réaliser une documentation complète et détaillée sur les produits avicoles marocains disponibles à l’export et leurs caractéristiques à savoir le prix, la traçabilité sanitaire, le label halal, etc. Il est question également de réaliser une communication institutionnelle sur les produits avicoles et les produits finis marocains ainsi que leurs apports nutritionnels par la diffusion de messages radio par exemple. Le budget de promotion nécessaire est estimé à 9,3 millions de DH à l’horizon 2021.
Source : FOOD magazine