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La race bovine Bleu Blanc Belge :Un nouvel horizon pour les éleveurs marocains
(18/07/2011)
En Belgique, berceau du BBB, l’Association Wallonne d’Elevage (AWE), compte près de 6.000 éleveurs de bovins de Wallonie, producteurs de lait et de viande. Au niveau de ses deux centres d’insémination, le Belgian Blue Group (BB Group) produit des semences de Bleu Blanc Belge et se charge du volet de la commercialisation, de l’exportation plus particulièrement. Au total, 1.500.000 doses sont commercialisées par an.
Une race qui impressionne sur tous les standards
Les performances du BBB sont remarquables. Cette race impressionnante a pour principale caractéristique le développement du gêne culard qui permet la croissance du muscle au détriment de la graisse : « on retrouve 80% de viande et uniquement 6% de graisse », précise Francis Vélings, responsable export du Belgian Blue Group et son représentant au Maroc. De plus, elle offre le rendement à l’abattage le plus élevé : environ 120 kg de différence entre une carcasse BBB et une carcasse Holstein. Enfin, la viande issue de BBB est reconnue pour son goût et sa tendreté.
Des résultats positifs au Maroc
Introduit au Maroc il y a à peine 4 ans, le BBB se prête sans difficulté à des essais de croisement industriel, notamment dans la région de Doukkala et plus particulièrement à Sidi Bennour, Sidi Smail et Zmamra. « A ce jour, il existe une estimation de l’augmentation du tonnage de viandes rouges produites qui devra passer de 386.000 tonnes actuellement à 470.000 tonnes en 2014 », déclare M. Vélings. Pour atteindre cet objectif, l’Etat soutient les éleveurs en octroyant une prime de 4.000 Dh pour les veaux âgés d’un mois, issus du croissement industriel. L’expérience réussit plutôt bien. « Nous n’avons aucun problème de naissance avec les vaches locales car nous sélectionnons rigoureusement nos taureaux », affirme M. Vélings. En effet, Le choix s’arrête sur les taureaux ayant la facilité de naissance la plus élevée pour les vaches locales. Ainsi, ils produisent des petits veaux mais qui grossissent très rapidement.
Le BBB, un fer de lance pour les grandes ambitions agricoles ?
Si le Plan Maroc Vert ambitionne le développement de la production de viande rouge, les éleveurs marocains sont appelés à produire des veaux aptes à l’engraissement. Et il semblerait que le croisement industriel entre une vache laitière et un taureau à viande est la meilleure solution pour obtenir ce type de veaux. De plus, « les veaux croisés BBB ont un prix de vente supérieur de 10% par rapport aux veaux issus des races laitières », ajoute M. Vélings.
BBG collabore étroitement avec l’Association Nationale des Producteurs de Viande Rouge. Bien structurée et très dynamique, elle oeuvre au service de l’éleveur. En collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et d’autres intervenants, l’installation de nouveaux circuits d’insémination artificielle est en cours de réalisation. Au Maroc, le BBB offre de grandes possibilités aux producteurs de bovins. « Les éleveurs possédant des vaches locales sont généralement pauvres. Ils ont besoin de lait pour leur propre consommation et de veaux pour payer les grosses factures, et le croisement avec le BBB augmentera leurs revenus », souligne M. Vélings. Seul pays au monde où un représentant du BB Group réside en permanence, c’est une chance à saisir en vue de répondre au du PMV pour l’élevage.
3 questions posées au Dr Asma Kamili, Médecin Vétérinaire Inspecteur au sein de l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA), à propos de la procédure sanitaire d’importation au Maroc de semences bovines provenant de Belgique.
• Quelle est l’origine de cette initiative ?
L’importation de semences bovines au Maroc est conditionnée par la présence d’un modèle de certificat sanitaire établi en commun accord entre le Maroc et le Pays exportateur. Suite à une demande présentée à l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires pour l’importation de semences bovines à partir de la Belgique, un modèle de certificat sanitaire a été élaboré par les services concernés de l’ONSSA et a été transmis pour étude et avis aux services vétérinaires belges. Ledit modèle comporte l’ensemble des conditions sanitaires que les services vétérinaires marocains exigent pour l’admission de semences bovines sur le territoire national, abstraction faite de la race. Après négociations, l’ONSSA est parvenu à établir le modèle final dûment validé par l’autorité vétérinaire marocaine et son homologue belge, validé le 11 juin 2010.
• En quoi consiste la procédure en vigueur ?
Avant d’entamer la procédure d’importation, l’opérateur doit prendre contact avec le pays d’origine et avec certaines administrations au Maroc, pour s’informer des modalités d’importation, des conditions sanitaires et zootechniques, des modalités de dédouanement, etc.
Sur la plan sanitaire, la procédure commence au moment où la semence arrive au niveau des Postes d’Inspection Frontaliers (PIF : ports et aéroports), où l’importateur doit présenter au service vétérinaire concerné tous les documents sanitaires en copies originales (certificat sanitaire, bulletins d’analyses et tous les documents annexes). Le vétérinaire inspecteur relevant des services vétérinaires de l’ONSSA au niveau du point d’entrée procède au contrôle documentaire et au contrôle d’identité, conformément à la procédure en vigueur. Le contrôle sanitaire vétérinaire des semences n’est pas entièrement effectué au niveau du point d’entrée. En effet, étant donné que les semences sont conditionnées dans des containers scellés qui contiennent de l’azote liquide pour assurer leur viabilité, le vétérinaire inspecteur ne procède pas à l’ouverture des containers au niveau du PIF. Ainsi, une admission provisoire est délivrée afin d’autoriser la marchandise, qui reste toujours sous douane, à quitter le PIF pour subir le contrôle physique au niveau de l’un des deux Centres Régionaux d’Insémination Artificielle (CRIA). A cet effet, l’importateur doit acheminer le container jusqu’au CRIA de Fouarate (Kénitra) ou de Ain Jemâa (Casablanca). Au niveau du CRIA, une commission procède aux investigations sanitaires et biologiques nécessaires et à la vérification des documents zootechniques et transmet à l’ONSSA un Procès Verbal de réception (PV) des semences accompagné des résultats des investigations sanitaires susmentionnées. Sur la base de ce PV et des bulletins d’analyses, les services concernés de l’ONSSA procèdent à l’étude du dossier. S’il est conforme, une décision de levée de quarantaine sanitaire est transmise à la Direction Régionale de l’Agriculture concernée (DRA) et au service vétérinaire du PIF. Ce dernier délivre une attestation d’admission définitive sur la base de cette levée de quarantaine et de la conformité zootechnique, délivrée par la Direction de Développement des Filières de Production, pour que l’opérateur puisse s’acquitter des autres démarches administratives au niveau du point d’entrée.
• Quelles sont les difficultés que l’opérateur peut rencontrer pour suivre cette procédure ?
Sur le site web de l’ONSSA (www.onssa.gov.ma) et au niveau de la rubrique Import/Export, nous mettons à la disposition de l’opérateur toutes les informations nécessaires pour que l’opération d’importation d’animaux vivants et des produits de multiplication animale (semences, embryons et oeufs à couver), soit effectuée dans les meilleures conditions. A cet effet, le code de procédure et les modèles de certificats sanitaires en vigueur sont affichés sur ledit site.
Les difficultés que les opérateurs peuvent éventuellement rencontrer sont dues au fait qu’ils n’approchent pas la bonne source d’informations, surtout lors de la première fois. Mais globalement, les opérateurs sont de plus en plus vigilants et viennent se renseigner au niveau du siège de l’ONSSA avant toute opération d’importation.
Source : FOOD magazine