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Innondations dans le Gharb: Plan d'action pour sauver et sécuriser la région

(01/03/2010)

Le Gharb, grande région agricole présente un fort potentiel de production: fertilité de ses sols, abondance des ressources hydriques, infrastructures d’irrigation, etc. Mais, dès que les précipitations dépassent la normale, elles deviennent une véritable source de dégâts.

Alors que depuis de nombreuses années les agriculteurs se sont habitués à subir les affres de la sécheresse, cette année c’est à l’excès d’eau qu’ils doivent faire face. En effet, en deux mois il est tombé autant d’eau que durant toute une année normale. Les pertes enregistrées dans le Gharb lors de la campagne précédente, avaient mobilisé tous les intervenants afin de sécuriser la région. Seulement, à mi-parcours des travaux, le phénomène des inondations frappe de nouveau plusieurs périmètres de la plaine, sinistrant près de 110.000
ha de cultures. Et comme lors de la saison 2008/09, les plus touchées ont été les cultures céréalières et fourragères.
Le ministère de l’Agriculture vient de lancer un plan d’action au profit des agriculteurs. Une enveloppe de 200 millions de dh a ainsi été débloquée, dont 100 millions comme complément au plan de curage et d’entretien des canalisations et pistes. Le reste sera consacré au soutien de la reconversion des superficies sinistrées en cultures de printemps. 

Sécuriser la région

La spécificité géomorphologique de la plaine du Gharb: absence de canaux naturels d’évacuation des eaux, présence de nombreux oueds non régularisés, conjuguée au niveau de la plaine qui reste assez bas par rapport à la mer, font que la menace des crues et autres débordements d’oueds et des fleuves demeure présente. Mais la situation se trouve exacerbée par l’accumulation du retard pris dans la réalisation d’ouvrages de protection : la non réalisation de retenues sur certains oueds et la réduction du programme d’entretien du réseau d’évacuation des eaux.
Un programme triennal ciblant le curage et la réhabilitation du réseau a été lancé en 2009. Cependant, seulement 40% du programme a été réalisé en ce qui concerne la réhabilitation, et 45% pour le curage des canaux. Le plan de protection de la plaine prévoit donc l’achèvement de ces travaux et le lancement de la deuxième tranche du programme qui doit s’étaler sur 2010-2011, et concernera 1.114 km de canalisations. L’objectif est de sécuriser les deux rives de l’oued Sebou essentiellement au niveau du périmètre du Mograne qui a
été le plus affecté cette année et de la zone centrale. 

Sauver les cultures
Selon les dernières statistiques, des dizaines de milliers d’hectares sont encore submergés et d’énormes dégâts ont été enregistrés sur céréales, cultures fourragères, canne à sucre, betterave sucrière, maraîchage et arboriculture fruitière (agrumes, pommier et poirier). Le
plan d’action prévoit la reconversion des cultures perdues en cultures de printemps: tournesol, maïs et riz. Cette mesure qui va nécessiter 91 millions de dh, sera soutenue par la prise en charge de 90% du prix d’acquisition des semences hybrides du maïs et semences
certifiées de tournesol et de riz. Une aide à hauteur de 60% du coût des engrais de fond sera également accordée pour ces cultures. Les responsables proposent également la distribution à titre gratuit d’orge et la vaccination du cheptel. Une commission devra recenser les
sinistrés et définir les critères d’éligibilité pour démarrer la distribution des intrants en mars.

Source : Agriculture du Maghreb