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Les fermes Lufa: Des fermes sur les toits !
(30/09/2011)
Peut-on imaginer voir fleurir, dans une dizaine d’année, des serres agricoles sur les toits de nos villes ? L’idée n’est plus tout à fait farfelue depuis l’inauguration de la première ferme de Lufa, en avril 2011 à Montreal. Placée sur le toit d’un bâtiment industriel, elle permet de récolter des fruits et légumes sans pesticides ni OGM. L’ouverture de la première serre commerciale du monde construite sur un toit n’est qu’un prélude pour Mohamed Hage, ancien informaticien dont la famille au Liban travaille dans le secteur de l’agriculture. L’objectif ultime de cet entrepreneur de 29 ans est de voir pousser des serres sur les toits de toutes les grandes villes de la planète. Bref, il veut être à la base d’une révolution agricole mondiale. Produire des légumes en plein quartier industriel sur un immeuble de trois étages et nourrir environ 2.000 Montréalais sur une base continue a quelque chose de très grisant pour le président et fondateur de la PME Les Fermes Lufa. Mais l’aventure ne fait que commencer, selon Mohamed Hage. L’homme d’affaires prévoit ainsi d’ouvrir une nouvelle serre en 2012 à Montréal. « Nous nous demandions pourquoi il était si difficile de trouver des aliments frais et d’excellente qualité à Montréal. Nous en avons conclu que le problème principal était qu’ils étaient cultivés bien loin de leur lieu de consommation. » Ainsi a germé l’idée de la première ferme Lufa dans la tête de son créateur. Il a imaginé une ferme sur les toits qui produirait les aliments les plus frais, au meilleur goût, aux valeurs les plus nutritives et, surtout, les plus locaux possibles. 4 ans de recherche 4 ans de recherche, une douzaine d’experts (ingénieurs, architectes, biologistes, cultivateurs), 2 millions de dollars d’investissements... mais le pari fou a été gagné. « On cultive maintenant plus de 25 variétés de légumes (tomates, verdures, concombres, fines herbes, etc.), sans pesticide, anti-fongique ou herbicide. Ici place à une agriculture responsable, avec l’utilisation d’insectes utiles, comme la coccinelle ». Par ailleurs, l’homme d’affaires affirme produire ses légumes avec deux fois moins d’énergie qu’une serre construite sur terre. « L’hiver, nous profitons de la chaleur du bâtiment sur lequel nous sommes. Et l’été, nous agissons comme un toit végétal et nous aidons à refroidir les étages en dessous de nous. En plus, nous récupérons l’eau de pluie et nous recyclons l’eau avec laquelle nous arrosons nos végétaux. De plus, nos légumes n’ont pas à parcourir de longues distances », dit Mohamed Hage. Ironie du sort le label bio ne peut pas être obtenu par les fermes hors-sol. On ne doute pourtant pas du succès de ces 3.000 m² de nature au cœur des villes. Rentable à long terme La PME de 15 employés est une véritable pépinière de talents où agronomes, informaticiens, microbiologiste et autres ingénieurs travaillent à l’unisson. Cette grande expertise permet aux Fermes Lufa de faire de la polyculture, ce qui est un tour de force. « Les serres font habituellement de la monoculture. Nous utilisons les meilleures méthodes de culture en maximisant l’espace utilisé. Et parce que tout est informatisé, nous sommes capables de recréer plusieurs microclimats sous un même toit. C’est cette technologie que nous tenterons de reproduire ailleurs », explique Mohamed Hage. Pour l’heure, la PME tire ses revenus de la vente de ses produits à 650 abonnés qui vont récupérer leur panier de légumes frais une fois par semaine dans l’un des 30 points de chute dans l’île de Montréal. Selon sa taille, le panier de légumes coûte entre 22$ et 42$ hebdomadairement. Par ailleurs, quelques restaurateurs s’approvisionnent auprès des Fermes Lufa. Vendre la technologie L’entreprise honore ses paiements et réussit à générer «un cash flow positif», affirme le président de la PME. « Mais on ne deviendra pas millionnaires en vendant uniquement des légumes. Notre capacité de production est presque atteinte. C’est en vendant notre technologie que nous progresserons», explique Mohamed Hage. Le président de la PME multiplie actuellement les rencontres avec différents investisseurs dans le but avoué de voir pousser d’autres serres sur les toits. Une entente serait sur le point d’être conclue avec un partenaire américain. Mohamed Hage a de toute évidence de grandes ambitions et il est persuadé que son concept de serres sur les toits, mais aussi la technologie et le savoir-faire qui y sont associés, fera du chemin. L’agriculture en milieu urbain est, soutient-il, attrayante, rentable, mais surtout bénéfique pour l’environnement. «C’est du capitalisme responsable». Source : https://lufa.com
Source : Agriculture du Maghreb