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Des carabes contre
les mauvaises herbes

(06/12/2011)

Une étude conjointe entre l’INRA et le BBSRC (Biotechnology and Biological Sciences Research Council) au Royaume-Uni, conclut que la présence de carabes dans les champs cultivés serait un moyen de lutte biologique efficace contre les mauvaises herbes. Une meilleure gestion des populations de ces coléoptères permettrait de diminuer l’usage d’intrants et préserverait ainsi la biodiversité. De nombreux carabes consomment des graines et notamment les graines de mauvaises herbes qui réduisent la productivité en consommant les ressources du sol au détriment des cultures, et donc diminuent les rendements. Au Royaume-Uni, sur la seule année 2008, 5 700 tonnes d’herbicides ont été utilisés pour traiter les cultures céréalières qui occupent la moitié de la surface des terres cultivées du pays. A cause de l’utilisation intempestive d’herbicides, certaines espèces d’adventices deviennent de plus en plus résistantes, rendant la tâche encore plus difficile pour s’en débarrasser. Une équipe de chercheurs de l’INRA et du BBSRC ont étudié des données portant sur 257 champs comprenant 4 cultures différentes (maïs, betterave, colza d’hiver et de printemps), répartis sur l’ensemble du territoire britannique. L’objectif était de comprendre le lien entre la quantité de graines d’adventices disponible dans le sol d’année en année et l’abondance des populations de carabes dans les champs cultivés. L’analyse des données a permis de conclure que plus il y a de graines disponibles en surface, c’est-à-dire juste après qu’elles soient tombées de la plante, plus le nombre de carabes est élevé. Ces résultats suggèrent aussi que les carabes prélèvent une part non négligeable de graines avant que celles-ci ne viennent réalimenter le stock de graines du sol, responsable des futures germinations. Cette régulation est un service des écosystèmes qui se produit naturellement, et qui représenterait un moyen complémentaire de lutter contre les adventices. Ce service serait amplifié si la quantité de pesticides utilisés était réduite et si la pratique du labour qui perturbe le sol dans lequel certains carabes passent l’hiver sous forme de larve ou d’adulte était limitée. Par ailleurs, les habitats semi-naturels permettant à ces insectes de se maintenir dans les paysages agricoles doivent être préservés. Source : INRA-BBSRC

Source : Agriculture du Maghreb