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Safran de Taliouine: A la recherche d'une AOP

(01/03/2010)

Le Maroc est le quatrième producteur mondial de safran après l’Iran, l’Inde et la Grèce. Situé dans la Province de Taroudant, le village de Taliouine fournit la plus grosse part du marché de cette épice mondialement convoitée. La superficie globale dédiée à cette culture est de 640 Ha exploités par 1.285 producteurs avec une production estimée à 3.000 kg/an. L’Espagne et la Suisse sont les premières destinations du safran de Taliouine, utilisé dans la cuisine raffinée, la médecine et le cosmétique.
Cependant, sa culture reste traditionnelle et tous les travaux se font à la main que ce soit la plantation ou la récolte. A savoir que pour produire 1 kg de safran, il faut environ 150.000 fleurs. Un travail laborieux dont les principaux bénéficiaires restent les intermédiaires qui réalisent d’énormes profits. En effet, le safran est principalement commercialisé par le circuit informel avec un volume de 60% contre 34% pour le circuit formel. Le reste étant partagé par le circuit de coopératives et le tourisme. Selon l’Office des changes, les exportations ont atteint en 2009 la somme de 35 millions de DH.
Actuellement, le prix du safran oscille entre 35 et 40 DH le gramme avec une évolution d’une année à l’autre. Ainsi en 2009, le prix du kilo de safran avoisinait les 30.000 dh.

Création d’une AOP
Pour profiter d’innombrables avantages, une demande d’AOP a été déposée pour le safran de Taliouine en marge du Sifel d’Agadir. L’objectif de l’AOP est de maintenir au niveau local une partie des profits réalisés par les intermédiaires du safran aussi bien sur le plan national qu’international. Elle encourage également l’organisation des producteurs de safran en
groupements au sein de coopératives et d’unions des coopératives. Les circuits de commercialisation devront être réduits de telle sorte que les producteurs établissent des liens directs entre eux, les distributeurs et les points de vente. Mais le principal objectif reste bien sur l’amélioration des conditions et des revenus des familles rurales.

Source : Agriculture du Maghreb