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La vigne Cartographie de l’évapotranspiration à l’échelle régionale
(10/05/2012)
Le statut hydrique de la vigne est connu pour avoir une influence déterminante sur la production viticole, tant en termes de quantité que de qualité. Des chercheurs français ont mis au point une méthode simple de cartographie de l’évapotranspiration de la vigne à partir d’images satellites. La combinaison de cartes de températures de surface et de taux de couverture du sol par la végétation, obtenues avec une résolution spatiale de 90 mètres, permettent d’estimer l’évapotranspiration journalière des parcelles de vigne avec une précision d’un milimètre/jour, à l’échelle de petites régions viticoles. Cette méthode pourra être utilisée pour la quantification des besoins en eau de la vigne et la gestion spatialisée de pratiques viticoles. Si les méthodes de détermination du statut hydrique de la vigne sont opérationnelles à l’échelle de la parcelle, il existe un besoin important pour sa quantification à l’échelle de petites régions - quelques dizaines de km² - aussi bien pour la gestion d’aires de production (conduite des vignes, récolte, irrigation…) que pour se préparer à faire face à l’action du changement climatique (modifications de la répartition temporelle de la pluviométrie par exemple). Les recherches menées depuis plusieurs dizaines d’années par différentes équipes dans le monde ont permis la mise au point de méthodes de cartographie de l’évapotranspiration des couverts végétaux à partir d’images de télédétection dans l’infrarouge thermique. Toutefois, ces méthodes n’avaient jamais été utilisées de manière probante sur des couverts viticoles, en grande partie à cause de leur complexité géométrique (cultures en rangs). Ceci a motivé le lancement d’un projet de recherche visant la cartographie de l’évapotranspiration de la vigne à partir d’images satellite, dans la région Languedoc-Roussillon. Cette région présente en effet deux caractéristiques a priori favorables : - la vigne y est une quasi-monoculture - son alimentation hydrique est fortement limitée lors de la saison estivale, habituellement très sèche. L’étude a porté sur la basse vallée de la Peyne où la vigne occupe plus de 70 % de la surface. Au cours de la période de juillet 2007 à octobre 2008, douze images satellites ont été acquises. Les images de température de surface ont été converties en cartes d’évapotranspirations journalières. Pour valider ces cartes d’évapotranspiration, un dispositif de mesures a été mis en place sur sept parcelles de vigne. D’une part, des mesures directes de l’évapotranspiration ont été réalisées sur deux de ces parcelles. D’autre part, un suivi régulier de l’évolution de l’humidité des sols et du niveau des nappes (mesures piézométriques), conduit sur les sept parcelles, a permis d’évaluer avec précision leur évapotranspiration journalière. Les cartes d’évapotranspiration issues des images satellites ont ainsi pu être validées avec succès. De plus, les cartes d’évapotranspiration ainsi obtenues présentent une structure spatiale stable dans le temps. Outre l’utilisation de ces cartographies de l’évapotranspiration des vignes pour l’estimation de leurs besoins en eau, par exemple pour l’irrigation, les perspectives de ce travail portent sur la gestion spatialisée de pratiques viticoles (par exemple aptitude à l’enherbement). Elles constituent par ailleurs une information potentiellement mobilisable pour la cartographie des propriétés hydrodynamiques des sols. Rédacteur : INRA France
Source : Agriculture du Maghreb