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Améliorer la consommation des fruits

(29/10/2012)

Même si les fruits ont des qualités nutritionnelles reconnues, leur consommation en France et dans beaucoup de pays européens se situe encore en deçà des préconisations des programmes de santé nationaux. Ce constat a amené les chercheurs et les professionnels à accorder davantage d’attention aux déterminants de la consommation. L’originalité des recherches actuellement est de se pencher, non seulement sur les systèmes de production (sélection de variétés adaptées, production intégrée), mais aussi sur l’aval de la filière : transformation et consommation des fruits. Selon les résultats d’une récente étude, les odeurs, utilisées comme amorces olfactives, influent sur les comportements alimentaires. Les travaux se sont intéressés à la composante non consciente de la mémoire mise en jeu lors de nos choix alimentaires, à savoir la mémoire implicite. Ainsi, une odeur de melon diffusée à « notre insu » inciterait à choisir plutôt des salades légères que des charcuteries. La poire quant à elle orienterait vers des choix de desserts légers. L’odeur de fraise, au contraire, associée à l’idée de gâteaux ou bonbons, aiguillerait vers des produits plutôt sucrés ou à haute densité énergétique… En utilisant des tests indirects issus de la psychologie cognitive, les chercheurs ont recueilli les intentions de choix suscités par l’exposition à des odeurs de fruits. Lors d’un test d’évocation implicite réalisé avec une soixantaine de participants, les résultats indiquent que pour l’odeur de fraise, 61 % des évocations se rapportaient à l’envie de manger un produit sucré. A contrario, la perception de l’odeur de poire amorçait des intentions alimentaires plus « saines ». Les résultats de l’étude montrent également que ce sont les odeurs et les mots qui favorisent le plus l’envie de consommer des produits sucrés comparativement aux images. « Nos travaux montreraient que des modes de communication plus implicites, comme l’utilisation des stimuli olfactifs, pourraient influencer les comportements alimentaires. Les investigations doivent se poursuivre et de nouvelles études vont être réalisées en situation réelle de consommation » explique un chercheur. La carte santé des fruits Les fruits ont un effet bénéfique reconnu sur la santé. Mais, comme souvent en nutrition, les preuves sont difficiles à obtenir tant le sujet est complexe. De nouvelles approches d’étude du génome et du métabolisme sans a priori contribuent à mieux connaître les nombreux composés bioactifs des fruits. Il est maintenant admis qu’une consommation élevée de fruits (souvent associés aux légumes) exerce une action préventive contre certaines maladies chroniques : maladies cardio-vasculaires, cancers de l’estomac, du poumon, de la vessie... Cette hypothèse est étayée par de nombreuses études épidémiologiques réalisées depuis les années 1980 dans divers pays. Ces études consistent à établir des corrélations entre la santé des volontaires et leur régime alimentaire, ou encore à comparer le régime alimentaire de personnes saines et de personnes malades. Cependant, corrélation n’est pas preuve. L’effet des fruits est-il dû aux nombreux micro-constituants qu’ils contiennent ? Au fait qu’ils remplacent dans la ration des lipides dont l’excès est un facteur de risque pour les pathologies en question ? Ou encore au fait que les gros consommateurs de fruits sont souvent sportifs ou peu enclins au tabagisme et à l’alcool ?... Probablement, à toutes ces raisons... Mais pour le démontrer, il faudrait pouvoir comparer rigoureusement l’évolution de la santé d’un grand nombre de sujets témoins et de sujets supplémentés en fruits ou en composants de fruits. Pour l’instant, aucune étude d’intervention de ce type ne s’est avérée suffisamment concluante. Mais, la recherche continue à accumuler des données en combinant un faisceau d’approches : études in vivo sur l’animal et l’homme, et in vitro sur des modèles cellulaires. Polyphénol pas égal à antioxydant Un aliment d’origine végétale contient toujours plus de 200 micro-constituants. La recherche avance pas à pas en se focalisant successivement sur diverses catégories de molécules. L’effet bénéfique des vitamines (C, A), des minéraux (potassium, magnésium) et des fibres, est maintenant relativement bien établi. Plus tardivement, les chercheurs se sont intéressés aux polyphénols, dont plus de 500 molécules ont été déjà identifiées dans nos aliments. Pour le public, polyphénols = antioxydants. Mais ce n’est plus tout à fait l’avis des chercheurs et ce « dogme » initial est actuellement remis en cause. « On a un peu trop vite assimilé le rôle des polyphénols à celui d’antioxydant protecteur contre les attaques radicalaires qui altèrent les molécules vitales de la cellule (lipides, protéines et ADN). Mais c’est peu probable pour plusieurs raisons : d’abord, leur concentration dans le sang est si faible qu’ils ne jouent sans doute pas un rôle direct de piégeage des radicaux libres. Ensuite, ils sont activement métabolisés au niveau intestinal et hépatique si bien que les formes circulantes n’ont parfois même plus de potentiel chimique antioxydant ! » Ces considérations n’excluent évidemment pas que ces composants puissent avoir des effets physiologiques. Une équipe de chercheurs a d’ailleurs démontré que l’hespéridine, le polyphénol majoritaire de l’orange, est fortement impliqué dans les effets bénéfiques du jus d’orange sur la protection cardio-vasculaire, que l’on observe sur des volontaires après consommation régulière de jus d’orange. Invitro, les chercheurs ont observé que ce polyphénol inhibe l’adhésion des cellules blanches (monocytes) sur les cellules de la paroi des vaisseaux, phénomène responsable de la formation de la plaque athéromateuse dont l’évolution à terme obstrue les vaisseaux. Source : INRA France

Source : Agriculture du Maghreb