Filière Cameline
Aperçu sur la filière
L'élevage camelin au Maroc joue un rôle socio-économique important dans l'économie des zones sahariennes et présahariennes. Les dromadaires sont une composante essentielle du patrimoine des provinces du Sud marocain. De plus, les productions du dromadaire sont très variées : lait, viande, laine ou animaux de bât.
Les élevages camelins sont concentrés dans 3 principales zones :
- La zone Saharienne: Guelmim, Tata, Tan Tan, Assa Zag, Laâyoune, Smara, Boujdour et Dakhla ;
- Le plateau Central: Chaouia, Abda, Doukkala et Tensift ;
- La zone Sud-Est: Ouarzazate, Tafilalet. Figuig et Taroudant ;
Les races existantes au Maroc, qualifiées de type « Sahraoui », sont la race « Guerzni »de petite taille et de faible production laitière, la race « Marmouri » de taille moyenne et de bonne production laitière et la race « Khouari ».
La filière cameline dans les trois régions du Sud assure une économie locale importante et représente un héritage socio-culturel très fort :
- Une activité ancrée dans la culture et les traditions des habitants ;
- Un chiffre d'affaire annuel estimé à 8 millions de dirhams ;
- Un cheptel national de 200.000 têtes contre 3.000 en 1976 ;
- 90% de têtes répartis dans les régions sud du Maroc ;
- Capacité de production laitière: 2 - 5 litres/jour ;
- 1.012 éleveurs et 460.000 jours de travail ;
- 70% des populations locales des provinces du sud vivent de ce secteur qui représente effectivement leur source principale de revenus ;
- Le domaine de recherche sur le dromadaire date à peine de la fin des années 70.
Les principales structures de valorisation existantes actuellement sont :
- Une coopérative basée à Dakhla a mis sur le marché un fromage produit exclusivement à partir du lait camelin ;
- Une unité de pasteurisation du lait de chamelle est opérationnelle à Laàyoune. Elle produit 1,5 tonne de lait de chamelle par jour commercialisé au nord du Royaume.
Défis de la filière
- Le développement de cette filière est tributaire de :
- L'amélioration de la qualité nutritionnelle du cheptel ;
- La mise en place de systèmes de suivi et de surveillance sanitaire de ces animaux ;
- La mise en place de programmes de développement des parcours de pâturage ;
- Les mesures favorisant la commercialisation des différents produits camelins ;
- Les mesures capitalisant sur l'expérience et le savoir-faire des éleveurs locaux et de valoriser les productions camelines en tant que produit du terroir, dont l'impact socio-économique est indéniable.
Evolution de la filière
Les effectifs du cheptel dans les régions de Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla - Oued Eddahab comprennent 200.000 camelins représentant 92% de l'effectif national. Il y a lieu de souligner ici, que ces chiffres sont estimatifs et qu'à cause de la mobilité géographique des troupeaux il a été toujours difficile d'avoir une estimation réelle de l'effectif.
En 2010, la filière cameline produisait 6 millions de litres de lait et 3.250 tonnes de viande. En 2017, elle en est à 20 millions de litres de lait et 3.500 tonnes de viandes.
Le camelin s'alimente dans des parcours d'une superficie de 21.000.000 ha. La viande cameline, dont le prix oscille entre 55 et 70 DH, constitue l'une des principales ressources alimentaires pour les familles au sud du Maroc. La consommation de la viande est privilégiée pour ses vertus et sa saveur vu la qualité de l'herbe brouté par le dromadaire.
Le lait camelin, connu localement sous le vocable " Frik", occupe aussi une place de choix dans le menu des ménages des régions du sud tant par sa qualité nutritionnelle, ses vertus bienfaitrices que par sa valeur symbolique. Ainsi, l'essentiel du lait est consommé cru par les membres de la famille après la traite.
Organisation de la filière
Cette filière a bénéficié depuis longtemps d'un appui et d'un encadrement de l'état qui est actuellement opéré par deux services locaux : la Direction Régionale de l'Agriculture (DRA) et les services de l'ONSSA mais aussi récemment des actions de l'ONCA (Office National du Conseil Agricole). Cette filière est l'une des composantes majeures du Plan Maroc Vert dans ces régions et bénéficie également d'autres programmes initiés par d'autres institutions dont l'Agence du Sud.