Chiffres clés de la filière Fruits et Légumes
Aperçu sur le secteur des fruits et légumes
Le secteur des fruits et légumes occupe une superficie de près de 1.300.000 ha dont 1.060.000 ha de plantations fruitières et 280.000 ha de cultures maraîchères. La production globale moyenne est de l'ordre de 9 millions de tonnes dont près de 3 millions de tonnes de fruits et plus de 6 millions de tonnes de légumes.
La production de fruits et légumes se caractérise en général par sa nature périssable, dont le degré reste variable d'un produit à l'autre, et sa conservation qui nécessite une infrastructure d'entreposage frigorifique suffisante et appropriée, de préférence au niveau des zones de production, en vue d'assurer une meilleure régulation de l'offre par rapport à la demande.
Aperçu sur le secteur des agrumes au Maroc
La filière agrumicole a connu, au cours des deux dernières décennies, un développement important grâce aux efforts bilatéraux des professionnels et de l'Etat et ayant porté essentiellement sur l'encouragement à l'équipement des exploitations, au renouvellement des vieilles plantations et à l'extension des superficies, à l'utilisation de plants certifiés, à la modernisation de l'outil de valorisation de la production, à la rationalisation de l'utilisation des eaux d'irrigation et à la promotion des exportations.
Avec une superficie de 92.000 Ha et une production de l'ordre de 2.227.000 tonnes en 2014, le secteur des agrumes joue un rôle socio-économique important.
Sur le plan économique, les exportations d'agrumes qui oscillent autour d'une moyenne de 500.000 T par an sur les 3 dernières campagnes, génèrent un chiffre d'affaire en devise équivalent à près de 3 milliards de DH par an. Par ailleurs, ce secteur assure le maintien en activité d'un important outil de conditionnement et de transformation et joue un rôle précurseur vis-à-vis des autres secteurs agricoles en matière d'adoption des innovations technologiques.
Sur le plan social, la filière agrumicole contribue de manière substantielle à l'amélioration des revenus des agriculteurs dont le nombre s'élève à environ 13.000. Par ailleurs, ce secteur génère des effets importants sur l'emploi à travers la création de près de 21 millions de journées de travail par an, dont 12 millions au niveau des vergers et 9 millions au niveau de l'industrie de conditionnement et de transformation et des autres activités liées au secteur.
Les régions prédominantes en termes de production d'agrumes sont le Souss à hauteur de 41% de la production, suivi d'El gharb (19%) ; l'Oriental et le Tadla viennent en 3ème position avec 15% chacune. Le Haouz et le Loukkos se positionnent en dernier avec respectivement 8 et 2%.
Forte d'un profil variétal diversifié et spécifique pour gagner en précocité ou en tardivité, la filière des agrumes a su différencier ses offres pour répondre aux exigences spécifiques des consommateurs européens, russes et autres, et enfin, imposer le label Maroc dans le marché agrumicole international comme en atteste la diversité des clients.
Le marché des agrumes est caractérisé par une :
- Demande croissante et soutenue sur les petits fruits;
- Fortes exigences liées à la grande distribution (packaging, traçabilité, prix, qualité, quantité, effort variétal);
- Croissance de la consommation dans les pays émergents;
- Croissance de la demande intérieure sur les agrumes.
La filière est dotée d'un contrat programme pour la période 2014-2020 dont les objectifs sont retracés sur le tableau suivant :
Aperçu sur le secteur des petits fruits
La filière des fruits rouges (fraises, framboises et myrtilles; les cerises étant des produits de l'arboriculture fruitière) a connu un développement important au cours des dernières années. La superficie plantée est de 4.900 hectares et la production de 165.000 tonnes au cours de la campagne 2012-2013. Ceci est dû à la proximité de l'Europe, au climat favorable, à la disponibilité des terres, de l'eau, de la main-d'œuvre qualifiée et aux incitations à l'investissement. La délocalisation d'entreprises européennes qui ont contribué à l'adoption des techniques les plus innovantes en matière d'irrigation, de fertigation et de lutte intégrée pour la protection des cultures y est aussi pour beaucoup. Ces éléments ont fait que la filière est devenue au fil des années plus moderne, à haute valeur ajoutée, génératrice d'emplois et offrant des possibilités importantes à l'export.
La zone Gharb-Loukkos concentre près de 90% de la production nationale de fruits rouges, soit 148.500 tonnes sur une superficie de 4.400 hectares. L'activité dans cette région a généré lors de la précédente campagne un chiffre d'affaires d'environ 1,5 milliard de DH et 4 millions de journées de travail dans les exploitations agricoles et les unités de conditionnement, soit environ 18.000 emplois permanents.
La culture de la fraise a démarré au Loukkos-Gharb après la mise en place des secteurs irrigués en 1978 et 1980. La superficie est passée d'une centaine d'hectares au début des années 1990 à 3.600 ha actuellement (82% au Loukkos et 18% au Gharb), dont 50 ha de fraise bio, et la production atteint 144.000 T. Près des deux tiers de cette production sont exportés, 20% en frais de novembre à mars et 45% en surgelé d'avril à juillet. Les 35% restants sont écoulés sur le marché local.
Pour les autres fruits rouges, dans le Loukkos-Gharb, la framboise a démarré en 2005 avec 30 ha avant d'atteindre une superficie de 400 ha actuellement pour une production de 4.000 tonnes. Alors que la myrtille n'a démarré qu'en 2008 avec 150 ha, elle connaît actuellement une extension sur 500 ha pour une production de 4.500 tonnes. Le taux d'exportation est de 90% pour la framboise (3.452 tonnes en frais et surgelé) alors que la production de myrtille est totalement exportée.
Pour les années à venir, la filière s'est dotée d'un contrat programme pour la zone Loukkos-Gharb, couvrant la période 2014-2020 dont les objectifs sont retracés sur le tableau suivant :
Aperçu sur le secteur de l'olivier
L'olivier, de par ses produits et leurs utilisations séculaires ainsi que ses fonctions multiples de lutte contre l'érosion, de valorisation des terres agricoles et de fixation des populations dans les zones de montagne, constitue la principale spéculation fruitière cultivée au Maroc. Il s'étend sur tout le territoire national, exception faite de la bande côtière Atlantique, en raison de ses capacités d'adaptation à tous les étages bioclimatiques. Le secteur oléicole assure une activité agricole intense permettant de générer plus de 15 millions de journées de travail par an, soit l'équivalent de 70.000 emplois permanents.
Ce secteur, qui intéresse plus de 400.000 exploitations agricoles, contribue dans une forte proportion à la formation du revenu d’une large frange d’agriculteurs démunis et assure, à travers ses produits à haute valeur énergétique et nutritionnelle, un rôle déterminant dans l’alimentation des populations rurales. Il contribue également à combler, à hauteur de 16% le déficit du pays en matière d’huiles alimentaires. De surcroît, le secteur oléicole participe à hauteur de 5% dans la formation du PIB agricole et à hauteur de 15% aux exportations agroalimentaires nationales.
Compte tenu de la demande mondiale croissante en huile d’olives, cette filière a, depuis longtemps, retenu l’attention du gouvernement qui lui a dédié un plan : le plan oléicole qui a eu pour objectif l'intensification du système de production et la recherche d'une meilleure efficience économique au niveau des différentes composantes de la filière oléicole.
Ainsi, comme le montre le graphe ci-dessous, la superficie annuellement plantée en oliviers au cours des six dernières campagnes est de 33.100 ha en moyenne. L'année 2014 a connu la poursuite du programme de plantation d’oliviers pour réaliser l'objectif d’un million d’hectares vers la fin de l'année 2014.
Suite aux conditions climatiques défavorables de l’année 2012, la campagne 2012-2013 a enregistré une baisse de production des olives de 15%. Cependant, la campagne agricole 2013-2014 s’est caractérisée par une pluviométrie équilibrée qui a permis d’atteindre une production record de 1.57 millions de tonnes soit une hausse de 33% par rapport à la campagne précédente.
Grâce au plan oléicole, le Maroc s’est imposé au niveau international comme étant l’une des sources les plus importantes et les plus sûres d’une offre de qualité en conserves d’olives et occupe aujourd’hui le 4ème rang des exportateurs internationaux. Dans le cas de l’huile d’olive, le Maroc a su développer une expertise significative qui lui a permis de se placer 2ème après l’Espagne et sur des marchés aussi exigeants que les États-Unis d’Amérique ou l’Union Européenne.
Les deux débouchés de la filière ont un poids différent :
- L’huile d’olive représente près de 75% de la production, 60% des revenus oléicoles et 30% des exports de la filière;
- L’Olive de table représente 25% de la production, 40% des revenus oléicoles et 70% des exports de la filière (Maroc 2ème exportateur mondial des olives de table, après l’Espagne avec une moyenne annuelle de près de 60.000 T).
Les objectifs de la filière à l’horizon 2020 sont précisés dans le tableau ci-dessous :
Aperçu sur le secteur des cultures maraîchères
La filière maraîchère occupe une superficie moyenne de 280.000 Ha. Elle assure actuellement une production moyenne de 7 millions de tonnes dont 4% transformés, 8% exportés et 88% destinés au marché local. Cette filière est regroupée en 3 sous filières : les cultures maraîchères de saison, les primeurs et les cultures maraîchères destinées à l’agro-industrie.
Ainsi, cette filière procure annuellement, par les diverses activités qu’elle embrasse, un total d’environ 60 millions de journées de travail dont 50 millions au niveau de la production et 10 millions au niveau du conditionnement et d’autres activités liées au secteur, soit l’équivalent d’un total de 200.000 emplois permanents.
Les exportations de fruits et légumes frais constituent une source de devises importante pour le Maroc. Durant ces dernières années, de grands groupes exportateurs se sont constitués en diversifiant leurs exportations et en s’adaptant aux exigences du marché international (normes Eurepgap ou BRC par exemple). La filière de la tomate représente plus de 60% du total exporté des produits maraîchers et se positionne en tête de liste avec un véritable rayonnement à l’international.
En effet, les exportations de tomates, majoritairement destinées au marché européen, ont connu une nette progression sur les 5 dernières années pour s’établir à 451.000 tonnes en 2013-2014 soit une augmentation de 6% par rapport à la campagne 2012-2013.
En termes de valeur, les exportateurs nationaux ont réalisé un chiffre d’affaires de 3.451 millions de DH en 2013-2014 soit une croissance de 10% par rapport à la campagne 2012-2013.
Les objectifs du Plan Maroc Vert pour la filière maraîchère à l'horizon 2020 sont les suivants :
Les primeurs constituent l'un des piliers du secteur maraicher. Elles concernent environ 8.000 producteurs et créent plus de 12 millions de journées de travail.
Depuis une décennie, le secteur des primeurs connait des changements considérables pour répondre aux normes de qualité et aux calendriers d'exportation imposés par les marchés internationaux. Il se caractérise aujourd’hui par une forte croissance de la production grâce à une intégration des nouvelles technologies (fertigation, semences hybrides, plasticulture) et à une diversification des espèces et des débouchés. La filière connaît aussi la création de stations de conditionnement et de frigorification et une participation massive des grands producteurs dans les exportations ce qui permet la modernisation du secteur agricole en l’orientant vers le marché extérieur.
La production de primeurs occupe 30.000 ha cultivés et s’est établie à 1.947.000 tonnes en 2013-2014 avec la tomate qui en représente presque la moitié précédant la pomme de terre, le haricot vert et la fraise qui connaissent un important développement.
D’autres produits se sont développés dernièrement comme les pois mange-tout, les avocats, les pêches, les nectarines, les poires, les kiwis, les pruneaux et les produits biologiques.
L'ambition nationale dans le cadre du Plan Maroc Vert est d’atteindre une superficie primeurs de 60.000 Ha avec une production de 3,5 millions de tonnes dont 1,7 millions destinés à l’export.
Aperçu sur l'industrie des Fruits et Légumes
L’industrie Agroalimentaire représente environ 20% du chiffre d’affaire total à l’export de l’ensemble des Industries de transformation, quand l’industrie des fruits et légumes représente 4% du chiffre d’affaire généré par le secteur agroalimentaire.
Selon une enquête annuelle sur les industries de transformation du Ministère de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies, le secteur des fruits et légumes a assuré à fin 2012, une production d’environ 192.320 tonnes, tous produits confondus, d’une valeur globale de 2.671 millions de DH.
L'industrie des fruits et légumes est généralement concentrée au niveau des zones où les superficies plantées sont importantes, c'est le cas de Marrakech, Fès, Meknès, Kenitra, Oujda et Agadir. La concentration de cette branche, au niveau de Casablanca, est favorisée par la présence du port.
Les entreprises de grande taille sont le plus souvent intégrées en amont avec une production propre et/ou une contractualisation de l’approvisionnement en matières premières. Elles sont capables grâce à l’utilisation des technologies adaptées de produire des produits à forte valeur ajoutée qui répondent aux normes internationales des marchés à l’exportation. Certaines de ces entreprises fonctionnent avec des réseaux de distribution à l’étranger grâce à des partenariats avec des entreprises étrangères.
Les exportations de fruits et légumes transformés concernent un nombre assez limité de produits. Les conserves de légumes sont au premier rang avec environ 69% des exportations totales des fruits et légumes. La destination principale des exportations de fruits et légumes est le marché européen.
Le tableau suivant retrace l’évolution de la valeur des exportations en conserves et préparations de fruits et légumes en milliards de DH: